Kinshasa, 19 mai 2025- À Bafwasende, dans la province de la Tshopo, la société minière ougandaise Kampala Wang Mining est dans la tourmente. Une mission conjointe de la société civile, de la notabilité et de la jeunesse locale a révélé, vendredi 17 mai, que plus de 200 ressortissants ougandais y exploitent de l’or illégalement dans la localité de Singamwambe, au détriment des populations congolaises.
Selon Franck Bangwabendi, président de la société civile de Bafwasende et rapporteur de la mission, ces travailleurs étrangers n’ont aucune autorisation légale. “Ils sont là-bas d’une manière illicite”, a-t-il affirmé, dénonçant une mainmise étrangère sur les ressources locales, sans aucun bénéfice pour la communauté d’accueil.
La mission reproche à Kampala Wang Mining de s’être lancée dans l’exploitation aurifère sans consulter les ayants droit, ni signer un cahier de charges avec la communauté. En outre, aucune redevance n’est versée aux populations locales, une violation flagrante du code minier congolais.
Pire encore, la société écarterait délibérément les coopératives locales, pourtant indispensables dans le dispositif légal d’exploitation artisanale. “L’exploitation en solo est interdite. Même les services d’impôt ne sont pas associés”, déplore Franck Bangwabendi.
La mission tire également la sonnette d’alarme sur le risque sécuritaire. “Nous sommes la porte de la Tshopo. Le M23 est proche, et tout le monde sait quel rôle les Ougandais jouent dans cette guerre”, avertit la mission. Une présence massive non contrôlée d’étrangers dans une zone aussi sensible suscite de vives inquiétudes.
Face à cette situation, les leaders locaux appellent le gouvernement à suspendre immédiatement les activités de la société Kampala Wang Mining tant qu’aucun accord formel n’a été conclu avec les communautés concernées. Pour eux, « les intérêts de la population locale doivent passer en priorité ».