Kinshasa, 21 mai 2025- Dans l’ombre des affrontements armés et du chaos sécuritaire à l’Est de la RDC, une nouvelle alerte vient raviver les inquiétudes. La Nouvelle dynamique de la société civile du Nord-Kivu (NDSCI) a publié, mardi, un rapport troublant accusant les rebelles de l’AFC/M23 d’avoir procédé à des transferts forcés de réfugiés hutus rwandais vers leur pays d’origine. Ces déplacements, selon la NDSCI, se feraient sans le consentement des personnes concernées et dans un climat de silence pesant.
“Plusieurs témoignages fiables font état d’opérations de transferts menées dans la discrétion, parfois avec l’implication présumée du HCR à Goma. Des familles ont été séparées, et des personnes transférées affirment ne pas avoir donné leur consentement”, déplore le rapport. La société civile évoque des scènes choquantes de jeunes hommes, garçons et quelques jeunes femmes, entassés dans des camions en direction de la Grande Barrière vers Gisenyi.
Le dernier cas documenté remonte au lundi 19 mai. Ce jour-là, des témoins affirment avoir vu plusieurs véhicules, certains identifiés comme appartenant au HCR, quitter Goma avec des réfugiés hutus rwandais à bord. Cette opération s’est déroulée alors que les tensions restent vives dans la région, ravivée par la présence du M23 et les violences intercommunautaires.
La NDSCI qualifie ces actes d’inhumains et les considère comme une violation grave des droits fondamentaux des réfugiés ainsi que de la souveraineté de la RDC. Elle exige que les autorités congolaises s’emparent urgemment de cette affaire. “Cette pratique bafoue les droits des réfugiés et la souveraineté de la République Démocratique du Congo”, insiste-t-elle.
Pour freiner ces transferts qu’elle juge illégaux, la structure citoyenne appelle à l’arrêt immédiat de ces opérations et à la mise en place d’une enquête indépendante pour en déterminer les responsabilités. Elle plaide aussi pour la présence d’observateurs neutres dans toutes les opérations impliquant des populations vulnérables, afin de garantir la transparence et le respect des normes internationales.
La société civile du Nord-Kivu en appelle à la vigilance des institutions nationales et internationales. Elle exige également la réintégration des personnes transférées de force sur le sol congolais, réaffirmant que la protection des réfugiés ne doit jamais être sacrifiée, même dans un contexte de guerre.