Kinshasa, 22 mai 2025 — Alors que l’est de la République démocratique du Congo est en proie à des violences persistantes, la crise humanitaire s’aggrave et menace de basculer dans une catastrophe majeure.
Éric Perdison, directeur régional du Programme alimentaire mondial (PAM) pour l’Afrique orientale et australe, a lancé un appel urgent à la communauté internationale pour une mobilisation massive. “La RDC reste une crise oubliée”, a-t-il déclaré, dénonçant l’insuffisance de l’aide par rapport à d’autres urgences mondiales.
Un rapport récent des Nations Unies révèle que près de 28 millions de Congolais, soit plus d’un quart de la population, vivent dans une insécurité alimentaire aiguë. Les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et du Tanganyika sont les plus touchées, avec plus de 10 millions de personnes gravement affectées. “Ces familles vivent sur le fil. À mesure que les combats s’intensifient, elles perdent leurs terres, leur bétail et leurs moyens de survie”, a alerté Éric Perdison.
La montée en puissance des groupes armés a provoqué le déplacement de 7,8 millions de personnes, un record historique pour la RDC. Des milliers ont franchi les frontières, accentuant la pression sur des pays voisins déjà vulnérables.
Depuis janvier, le PAM a réussi à apporter une aide alimentaire et nutritionnelle à plus d’un million de personnes, dont des femmes enceintes, des mères allaitantes et des enfants. Mais l’agence est confrontée à une grave insuffisance de financement. Elle a besoin de 433 millions de dollars supplémentaires pour poursuivre ses opérations au-delà d’octobre 2025. Faute de soutien, la moitié des bénéficiaires actuels pourraient être privés d’aide dans les prochaines semaines.
Éric Perdison appelle à un sursaut de solidarité à tous les niveaux local, national et international. “Sans une réponse collective immédiate, la RDC risque de sombrer dans une crise alimentaire d’une ampleur inédite, dans un silence que le monde ne peut plus ignorer”, a-t-il prévenu.