Kinshasa, 27 mai 2025- Le conflit armé dans l’Est de la RDC vient de franchir un nouveau seuil inquiétant. Lundi 26 mai, les rebelles de l’AFC/M23 ont pris le contrôle des villages de Bukumbirwa, Rusamambu, Kilambo et Ngengere, dans la localité de Muronga (territoire de Walikale), après de violents affrontements avec les combattants Wazalendo. Une avancée qui confirme l’élargissement du champ d’action de la rébellion dans la province du Nord-Kivu.
Pris entre deux feux, les habitants des villages conquis ont fui massivement vers la brousse. Des scènes de panique ont été signalées à Muronga, alors que les combats se poursuivaient jusque dans la journée de mardi, notamment autour de Rusamambu. Les miliciens Wazalendo, débordés, se sont repliés vers Misinga, un village situé à quelques kilomètres de là, laissant le terrain libre au M23.
L’attaque surprise du M23 intervient en pleine période de cessez-le-feu, officiellement décrété pour favoriser les efforts de paix en cours. Pour les notables locaux, cette nouvelle offensive est une provocation qui remet en cause la sincérité des engagements pris par les belligérants. “Ce genre d’avancée armée compromet sérieusement tout espoir de paix durable”, confient plusieurs voix de la société civile locale.
Il y a quelques semaines, la société civile de Walikale avait pourtant tiré la sonnette d’alarme. Des mouvements suspects et un renforcement en hommes et en munitions du M23 avaient été signalés dans la région, sans réaction significative des autorités. Aujourd’hui, ces craintes se concrétisent avec cette percée inquiétante dans des zones jusqu’ici épargnées par les combats.
Pour les acteurs locaux, cette dynamique pourrait entraîner l’effondrement de nouvelles localités et compromettre définitivement les efforts de paix. Tant que la communauté nationale et internationale restera spectatrice, le risque d’un embrasement régional ne fera que grandir.