Kinshasa, 29 mai 2025- L’intervention musclée de Julien Paluku, ministre du Commerce extérieur, à l’encontre de l’ancien président Joseph Kabila, continue de faire couler beaucoup d’encre. Jugée maladroite par certains observateurs, elle soulève des interrogations quant à sa pertinence et sa réelle portée politique.
Lors d’un point de presse récemment coanimé avec le ministre de la Communication Patrick Muyaya, les deux membres du gouvernement ont exprimé leur inquiétude quant à la récente apparition médiatique de l’ancien chef de l’État. Ils ont laissé entendre qu’il s’agirait d’une manœuvre politique déguisée, orchestrée en silence mais de manière symbolique dans l’Est du pays.
Réagissant à cette sortie, Dan Ngoy Mulunda, président de la Ligue des jeunes du parti ENVOL/Likasi, n’a pas mâché ses mots. Pour lui, Julien Paluku a manqué une occasion de faire preuve de hauteur. “Plutôt que d’apporter des éclaircissements ou des propositions constructives, il semble s’inscrire dans une dynamique stérile, loin des véritables préoccupations du peuple congolais”, a-t-il estimé.
Selon lui, l’attitude de Julien Paluku témoigne d’un « pragmatisme opportuniste » devenu courant dans le paysage politique congolais. “Son parcours, marqué par des allégeances changeantes selon les vents politiques, trahit une flexibilité idéologique où l’adhésion à la majorité prime sur la constance”, a-t-il déclaré, fustigeant une « rhétorique de la convenance » privilégiant les dénonciations faciles au détriment de l’analyse rigoureuse.
Dan Ngoy poursuit : “Face à un ancien chef d’État qui propose un «pacte citoyen», même si sa démarche est critiquable, la réaction attendue doit être substantielle, pas diversionniste.” Il appelle Julien Paluku à recentrer son discours sur les enjeux majeurs du pays plutôt que sur des attaques sans contenu.
Pour lui, un homme d’État devrait plutôt s’engager dans une analyse factuelle et argumentée, basée sur des données vérifiables pour critiquer ou appuyer les propositions de Kabila. Il plaide également pour des propositions alternatives. « Un vrai leader ne se contente pas de critiquer, il propose. »
Dan Ngoy invite enfin à privilégier l’intérêt général, rappelant que la population attend des actions concrètes pour améliorer la sécurité, l’économie ou les infrastructures. “L’heure n’est plus aux joutes verbales stériles”,* martèle-t-il.
Pour finir, le jeune leader regrette une sortie perçue comme politicienne et creuse, dans un contexte où le pays a surtout besoin de vision, d’unité et de solutions durables.