Kinshasa, 30 mai 2025- Plongé en pleine tourmente politique et sécuritaire, Joseph Kabila, ancien président de la République démocratique du Congo, a entamé à Goma (Nord-Kivu) une série de consultations avec différentes parties prenantes, dans ce qu’il présente comme une quête de paix.
Mais cette initiative, loin de faire l’unanimité, suscite de vives réactions. René Mayilukila Ndakivangi, président du Conseil d’administration de l’AMICONGO et cadre de l’UDPS, la qualifie de mascarade politique, estimant qu’elle vise à simuler une posture de bonne foi et de démocratie, tant sur le plan national qu’international.
“Peut-on parler de consultations sincères dans une ville assiégée par le Rwanda et ses supplétifs du M23 ? Quel genre de dialogue peut mener un oppresseur en la personne de M. Kabila avec une population meurtrie, soumise, victime de massacres quotidiens ?”, s’est-il indigné.
Mayilukila accuse même Joseph Kabila d’être le véritable chef du mouvement rebelle M23-AFC, qu’il aurait longtemps dirigé à distance avant d’opter pour une présence sur le terrain. Selon lui, cette montée en visibilité serait liée à la levée de son immunité parlementaire, le contraignant à abandonner définitivement la voie institutionnelle.
“Maintenant qu’il ne peut plus revenir en arrière, il montre ses vraies couleurs : celles d’un chef rebelle”, a-t-il ajouté.
En réaction aux douze propositions de sortie de crise présentées récemment par Kabila lors de son discours à la Nation, René Mayilukila reste catégorique.
“Joseph Kabila n’est pas la solution, il est l’un des problèmes fondamentaux de la RDC. Tant qu’il sera le commanditaire des rebelles et qu’il se trouvera encore sur le sol congolais, ce pays ne connaîtra pas la paix”, a-t-il lancé.
Il appelle l’ancien président à renoncer à son esprit de rébellion, condition selon lui indispensable pour envisager une paix durable en République démocratique du Congo.