Kinshasa, 14 juin 2025- Dans une déclaration publiée vendredi, le parti Leadership et gouvernance pour le développement (LGD), dirigé par l’ancien Premier ministre Matata Ponyo, a dressé un tableau alarmant de la situation que traverse actuellement la RDC. Accompagné de ses alliés politiques, le LGD appelle à l’adhésion au « Pacte pour la paix », une initiative commune de la CENCO et de l’ECC, perçue comme la seule voie de sortie à la crise nationale.
Pour cette formation politique, le pacte proposé par les confessions religieuses est la seule alternative crédible à la crise multisectorielle que connaît la RDC, notamment dans le contexte tendu de la région des Grands Lacs. À l’inverse, la proposition de Martin Fayulu de créer un « camp pour la patrie », à la suite de sa rencontre avec le chef de l’État Félix Tshisekedi, est catégoriquement rejetée.
Le LGD affirme avoir pris acte du rapprochement de la plateforme Lamuka à l’Union sacrée de la nation, interprété comme une stratégie politique ouvrant la voie à une balkanisation du pays. Pour le parti, cette posture affaiblit davantage le front patriotique face aux défis de souveraineté et de cohésion nationale.
Dans le collimateur du parti figure aussi le ministre des Transports Jean-Pierre Bemba, dont les récentes déclarations publiques sont jugées « inappropriées ». Le LGD estime qu’en attisant les tensions, ces propos risquent de fracturer davantage le tissu national pour des intérêts purement politiciens, alors que la situation du pays exige retenue et responsabilité.
Autre sujet brûlant évoqué, le détournement présumé de 7 millions de dollars au sein du Conseil supérieur de la magistrature. Ces fonds, destinés aux salaires des nouveaux magistrats, auraient été dévoyés. Le LGD exige l’ouverture immédiate d’une enquête judiciaire pour établir les responsabilités et sanctionner les auteurs de ce qu’il qualifie de scandale.
Enfin, le parti dénonce les démolitions anarchiques de maisons à Kinshasa, la recrudescence des braquages et cambriolages, ainsi que les arrestations arbitraires d’officiers militaires. Il qualifie ces faits de révélateurs de la défaillance de l’autorité de l’État. Le LGD conclut en réaffirmant son rejet catégorique de l’arrêt de la Cour constitutionnelle du 20 mai dernier, qui a condamné Matata Ponyo à 10 ans de travaux forcés, une décision qu’il juge « inique et arbitraire ».