Lubumbashi, 16 juin 2025- Dans une déclaration conjointe faite ce lundi 16 juin, l’Institut de Recherche en Droits Humains (IRDH) et Justicia Asbl interpellent fermement le Gouvernement de la République Démocratique du Congo sur la gravité de propos tenus récemment par le Vice-premier ministre en charge des transports, Jean-Pierre Bemba Gombo qu’elles qualifient de » Politique de désinformation et d’incitation au mépris, contraire à l’esprit de paix et de cohésion nationale »
Les ONG estiment qu’il est inadmissible qu’un haut responsable s’investisse dans des « discours mensongers, infondés et clivants » en particulier dans le contexte de guerre et de tension ethnique que connaît actuellement une partie du pays.
IRDH et JUSTICIA dénoncent une série d’allégations tenues par Bemba, qu’elles jugent fausses et dangereuses pour l’unité nationale. Elles reviennent notamment sur l’affaire de Kafutshi, chauffeur de l’opposant Moïse Katumbi, à qui le Vice-Premier Ministre attribue des révélations sur une prétendue cache d’armes. Des enquêtes menées sur le terrain par les deux ONG, notamment à Mulonde et dans les localités avoisinantes, n’ont révélé aucune présence d’armes ni de menace à la sécurité nationale. L’affaire avait été classée sans suite par les autorités militaires.
Autre point de discorde, c’est l’accusation selon laquelle Moïse Katumbi aurait quitté clandestinement le pays. Les deux ONG opposent à cette déclaration les documents officiels de l’Autorité de l’Aviation Civile congolaise, prouvant que le voyage avait été autorisé et planifié en bonne et due forme. Elles dénoncent également l’attitude du VPM Bemba face à la propagation de discours à caractère tribal, notamment lorsqu’il a évoqué des discriminations systématiques contre les « Bangala » orchestrées par les « Baswahili », des propos jugés incendiaires en cette période de fragilité nationale.
Enfin, IRDH et JUSTICIA tirent la sonnette d’alarme face à la tentative de remise en cause de la nationalité congolaise de personnalités politiques de premier plan comme Joseph Kabila et Moïse Katumbi. Selon elles, une stratégie de confusion jugée extrêmement dangereuse pour la stabilité du pays et pour la réussite des initiatives diplomatiques en cours dans plusieurs capitales, dont Nairobi, Luanda, Doha et Washington.
Dans leur communiqué, Maître Mbuya Musolwa Timothée pour JUSTICIA et Maître Tshiswaka Masoka Hubert pour l’IRDH appellent à un sursaut de responsabilité. Ils exhortent le Gouvernement à se distancer de toute forme de discours de haine ou de manipulation de l’opinion et à réaffirmer son engagement pour la paix, le dialogue et la vérité.