Kinshasa, 16 juin 2026- Samedi dernier, les députés nationaux ont fait front commun en rejetant le réquisitoire du procureur général près la Cour de cassation. Ce dernier sollicitait l’autorisation de poursuivre le député Nicolas Kazadi, accusé de propagation de faux bruits et de divulgation de secrets d’État. La plénière a été marquée par l’examen attentif du rapport de la commission spéciale mise en place pour statuer sur cette demande sensible.
Présidée par le député Raphaël Kibuka, la commission spéciale et temporaire a conclu à l’absence de fondement juridique solide dans les accusations formulées contre l’ancien ministre des Finances. Elle a recommandé aux élus de ne pas autoriser les instructions judiciaires, arguant que les propos incriminés n’étaient ni diffamatoires ni révélateurs de secrets menaçant la sécurité nationale.
Les déclarations de Nicolas Kazadi, faites lors d’une interview médiatisée sur la mauvaise gestion des finances publiques, relèvent selon la commission de l’exercice normal de la liberté d’expression garantie par la Constitution. Cette lecture a été partagée par la majorité des députés, qui ont approuvé sans réserve le rapport présenté.
En soutenant la position de la commission, l’Assemblée nationale a donc préféré défendre un principe fondamental de la démocratie parlementaire. Le droit d’un élu à dénoncer les dérives de la gestion publique sans craindre des représailles judiciaires.