Kinshasa, 18 juin 2025- Il est parti. En silence, mais non sans fracas. Constant Mutamba, l’un des plus jeunes visages du gouvernement congolais, a claqué la porte. Une démission qui résonne comme une claque pour toute une génération, celle qui espérait encore qu’un sang neuf pouvait réconcilier le pouvoir avec la vérité, l’action avec la conviction, le présent avec l’avenir.
Sa démission n’est pas qu’un simple acte administratif. Elle est le symptôme d’un malaise profond. D’une fracture générationnelle que l’on refuse de panser. Une jeunesse engagée, formée, prête à servir la République, mais constamment reléguée à l’arrière-scène par une classe politique qui peine à se renouveler. Aujourd’hui, ils sont satisfaits. Ces vieux barons, figés dans leurs habitudes et leur autorité, ont vu tomber l’un des leurs… ou plutôt, l’un des nôtres.
Car Constant Mutamba, qu’on l’aime ou qu’on le conteste, portait haut une ambition : celle de rendre à la jeunesse congolaise sa place dans le processus de transformation nationale. Ministre, il n’était pas un figurant. Il interpellait, proposait, dérangeait parfois. Il croyait qu’une autre gouvernance était possible. Il croyait, surtout, que le Congo ne se relèverait pas sans que la jeunesse ne prenne enfin part aux grandes décisions.
Aujourd’hui, ce combat est orphelin. Et cette démission sonne comme une victoire amère pour ceux qui n’ont jamais accepté que les jeunes puissent avoir voix au chapitre. Ont-ils gagné ? Oui, peut-être. Pour un temps. Mais à quel prix ?
Monsieur le Président Félix Antoine Tshisekedi, la jeunesse vous regarde. Elle vous a cru lorsque vous avez dit que cette mandature serait celle du renouveau, celle des jeunes, celle du changement. Elle attendait des signaux clairs. Celui-ci, au contraire, sonne comme une régression.
Ne laissons pas la démission de Mutamba devenir un symbole de découragement. Qu’elle soit, au contraire, une alerte, un cri, un appel. Car si la jeunesse se retire, si elle abandonne le terrain politique, alors c’est le Congo tout entier qui perd une part de son avenir.
Il est encore temps de réparer. Il est encore temps d’écouter. Il est encore temps de faire confiance. Que cette tribune serve d’écho à tous ces jeunes, trop souvent marginalisés, mais encore debout.
Constant Mutamba s’en va, mais son combat ne doit pas mourir.