Kinshasa, 18 juin 2025 – Dans un geste aussi fort que symbolique, Constant Mutamba a déposé sa démission du poste de ministre de la Justice, invoquant un « complot politique » visant à saboter les réformes judiciaires qu’il pilotait. Dans une lettre adressée au président de la République, il dénonce un plan ourdi depuis Kigali, avec la complicité présumée de certains Congolais, pour fragiliser la réponse nationale face à l’agression rwandaise et stopper net son élan réformateur.
Selon ses mots, ce complot ne s’attaquait pas seulement à sa personne, mais à l’ensemble des efforts de redressement judiciaire en cours. “Je suis surpris par un coup de poignard dans le dos, à travers un complot politique visiblement conçu à Kigali et exécuté par certains de nos compatriotes, visant à freiner cet élan de réformes et de patriotisme”, écrit-il. Il affirme que sa seule faute aurait été de s’attaquer frontalement aux hauts responsables de l’AFC/M23, alors qu’il agissait « tel un soldat » de la République.
Dans son courrier, Mutamba s’insurge contre les attaques subies, y compris des menaces sur sa vie. “Les réseaux mafieux, y compris ceux infiltrés au service de nos ennemis, ont réussi à m’humilier en raison de mon engagement”, déplore-t-il. Il nie toute implication financière dans le dossier qui le vise, martelant avec fermeté : “Je n’ai pris aucun dollar de l’État”.
Malgré cette démission, l’ancien garde des sceaux ne compte pas abandonner le terrain politique ni renoncer à son idéal de justice. Il affirme garder intact son engagement envers les réformes qu’il avait initiées. “Je vous promets de ne pas abandonner le combat pour une justice équitable pour tous”, indique-t-il. Il espère aussi que ses successeurs auront le courage de consolider les avancées enclenchées. “J’espère que les réformes engagées seront consolidées”, estime-t-il.
Alors que sa démission marque une rupture brutale avec les hautes sphères de l’exécutif, Constant Mutamba quitte ses fonctions dans un climat de suspicion et de turbulences. Son départ jette une ombre sur l’unité du gouvernement face aux enjeux cruciaux de la sécurité nationale et de la justice.