Kinshasa, 19 juin 2025- Dans une tribune au ton tranchant, Olivier Kamitatu, figure de l’opposition congolaise, a lancé un cri d’alarme à la suite du classement de la RDC parmi les trois principaux pays d’origine des demandeurs d’asile en Belgique. Pour lui, cette statistique n’est pas fortuite mais traduit l’essoufflement d’un régime incapable de répondre aux aspirations de son peuple.
Le pouvoir en place est qualifié de « gangrené par la corruption, le tribalisme et le clientélisme ». Kamitatu dénonce un appareil étatique qui a abandonné ses fonctions essentielles, notamment celles de garantir la sécurité, d’assurer les services sociaux et de porter une vision d’avenir pour ses citoyens. Dans ce tableau, l’exode devient inévitable.
L’opposant souligne un contraste dérangeant. Pendant que des milliers de Congolais prennent le chemin de l’exil, une partie de l’élite vit dans le luxe à Bruxelles. “L’or, le cuivre, le cobalt : les ressources du pays sont captées par un clan”, déplore-t-il, fustigeant une redistribution inégalitaire des richesses nationales.
Pour Kamitatu, l’accroissement des demandes d’asile constitue bien plus qu’un simple indicateur migratoire. Il y voit un signal politique fort, le symptôme d’une rupture entre le peuple et ses dirigeants. À ses yeux, ces départs en masse expriment le désespoir et l’absence de confiance dans l’État.
Il termine sa tribune par un plaidoyer sans détour en faveur d’un « véritable changement » à la tête de la RDC. Selon lui, seule une transformation radicale, fondée sur l’intégrité et la justice sociale, pourra inverser la tendance et offrir une alternative à la fuite comme unique horizon pour des millions de Congolais.