Kinshasa, 20 juin 2025- Depuis une semaine, plusieurs quartiers de Kinshasa sont privés d’eau courante. Les communes de Lingwala, Limete, Barumbu et une partie de Kasa-Vubu subissent de plein fouet cette pénurie, sans qu’aucune explication ne soit fournie par la REGIDESO, entreprise publique en charge de la distribution d’eau. Le quotidien des habitants en est profondément bouleversé.
Ce vendredi, un tour dans les zones touchées a permis de mesurer l’ampleur de la crise. Seaux à la main, femmes et enfants marchent de longues distances à la recherche d’un point d’eau fonctionnel. Certains ont même recours à des sources non contrôlées, exposant leurs familles à des risques sanitaires. “On fait des kilomètres chaque jour juste pour avoir quelques litres d’eau. C’est une lutte qui n’a pas de sens”, explique un père de famille de Barumbu, visiblement épuisé.
Dans les rues de Lingwala, les visages sont tendus. Les habitants dénoncent l’absence de communication officielle. Une mère de trois enfants confie : “Depuis sept jours, pas une seule goutte d’eau n’est sortie du robinet. Et pas un mot de la REGIDESO pour expliquer. On se sent abandonnés.”
Le silence de la société nationale alimente la colère. Aucune déclaration publique, ni mesure temporaire d’approvisionnement n’a été annoncée. Résultat : les habitants se mobilisent sur les réseaux sociaux, dénonçant une gestion opaque et une indifférence face à une urgence vitale. “On paie nos factures chaque mois. Le minimum, c’est de nous informer et de réagir rapidement”, lance un habitant de Limete.
La frustration se transforme en indignation collective. Plusieurs voix appellent les autorités à intervenir pour exiger des comptes à la REGIDESO. Des associations de quartier envisagent même des sit-in si la situation ne change pas. “L’eau, c’est la vie. La priver aux gens sans justification, c’est un scandale”, déclare une jeune militante citoyenne.
Face à la grogne grandissante, les habitants espèrent que la REGIDESO rompra enfin son mutisme et engagera des actions concrètes. Le retour à la normale est désormais une urgence sociale, sanitaire et humaine pour les Kinois en détresse.