Kinshasa, 20 juin 2025- Malgré sa démission fracassante, le ministre de la Justice Constant Mutamba a pris part au Conseil des ministres de ce vendredi, une décision personnelle du président Félix Tshisekedi qui étonne autant qu’elle intrigue. Annoncée par le média La Symbolique, cette présence soulève de nombreuses interrogations dans les cercles politiques et médiatiques.
Pourquoi convoquer un ministre démissionnaire dont les poursuites ont déjà été autorisées par l’Assemblée nationale ? Est-ce un geste d’adieu en toute dignité, une volonté de liquider les dossiers urgents ou une manœuvre politique plus subtile ? Pour l’instant, aucune réponse officielle ne filtre, mais l’énigme reste entière.
Le paradoxe est flagrant. Constant Mutamba a déposé sa lettre de démission le 15 juin, peu après l’autorisation de poursuites judiciaires dans l’affaire de détournement de fonds alloués à la construction d’un établissement pénitentiaire à Kisangani. Pourtant, il siège ce vendredi aux côtés de ses pairs, comme si de rien n’était. Une image forte, presque théâtrale, dans une scène politique en constante mutation.
Certains analystes voient dans ce geste du président Tshisekedi une reconnaissance silencieuse des efforts du jeune ministre dans la promotion de l’État de droit, malgré les nombreuses controverses qui ont marqué son passage. Pour eux, cette invitation pourrait être interprétée comme un dernier hommage institutionnel, avant qu’il ne quitte définitivement la scène gouvernementale.
Mais l’essentiel reste à venir. Le procès annoncé s’annonce comme un moment de vérité, avec son lot de révélations sur les coulisses de ce scandale financier. En attendant, le suspense plane autour de Constant Mutamba, suspendu entre les honneurs du pouvoir et l’imminence d’un face-à-face judiciaire décisif.