Kinshasa, 21 juin 2025- La récente agitation autour de l’initiative du député provincial Roland Kikunda Kiki visant à interpeller le ministre provincial de l’Intérieur, et qui aurait été étouffée dans l’œuf par le bureau de l’Assemblée provinciale, mérite une mise au point objective, factuelle et dénuée d’émotions partisanes.
Il faut d’abord rappeler que l’Assemblée provinciale est une institution d’équilibre et non de spectacle, régie par des textes clairs, notamment le règlement intérieur qui définit les procédures d’interpellation et d’exercice du contrôle parlementaire. À ce titre, l’affirmation selon laquelle le Bureau bloquerait systématiquement les initiatives de contrôle est non seulement exagérée, mais elle frôle la désinformation.
De manière précise, le ministre provincial de l’Intérieur s’est déjà présenté devant la commission compétente de l’Assemblée provinciale. Il a été entendu, dans les formes prévues par le règlement, sur les préoccupations sécuritaires de la ville. Cette réalité est connue, y compris de nous qui, depuis l’extérieur de l’Assemblée provinciale, suivons de près les dynamiques institutionnelles grâce à un travail rigoureux d’analyse politique et de recherche.
Face à cela, la stratégie du député Kikunda, qui semble vouloir médiatiser un soi-disant refus du bureau de faire son travail, soulève plusieurs interrogations sur sa réelle motivation. Est-ce une sincère volonté de servir la population ou une manœuvre pour se repositionner politiquement dans un contexte préélectoral ? Est-ce une démarche républicaine ou une tentative d’agitation médiatique au détriment de la crédibilité de l’Assemblée ?
Il convient aussi de souligner que le rôle du président de l’Assemblée provinciale n’est pas de répondre à toutes les impulsions individuelles des députés, mais de préserver l’équilibre institutionnel, la cohérence des débats et la stabilité de l’action parlementaire. Accuser son bureau de servir de prolongement des cabinets ministériels est une grave insinuation qui témoigne soit d’une mauvaise foi politique, soit d’une profonde méconnaissance des responsabilités parlementaires.
Enfin, permettez-moi d’adresser un appel à la maturité politique du Député Roland Kikunda Kiki :
Quand on est député, on est homme d’État. Même lorsqu’on est arrivé à ce poste par héritage, on est tenu par l’éthique, le devoir de réserve et la responsabilité institutionnelle. Le peuple attend des solutions, pas des spectacles. La République mérite mieux que des postures politiciennes.