Kinshasa, 21 juin 2025- Ce samedi, Alesh est revenu en force avec “Wenge Politica”, un single aussi entraînant que critique, qui tisse un lien subtil entre la musique emblématique de Wenge Musica et la trajectoire tortueuse de la classe politique congolaise. Derrière les sonorités rythmées se cache un regard tranchant sur les travers d’un pouvoir qu’il juge gangrené par l’égoïsme et la division.
Créé à Kinshasa en 1981, Wenge Musica a marqué toute une époque, devenant une référence incontournable dans l’univers musical africain. Par sa créativité, son énergie et ses conflits internes souvent spectaculaires, le groupe a non seulement redéfini le paysage musical avec le ndombolo, mais influencé toute une génération, certains de ses admirateurs ayant plus tard rejoint les cercles du pouvoir.
C’est ce parallèle qu’Alesh exploite dans Wenge Politica, dénonçant l’individualisme, les querelles d’ego et l’avidité qui gangrènent aussi bien la politique que les anciens plateaux de musique. À travers cette chanson, l’artiste dépeint une scène politique congolaise en crise, minée par les mêmes mécanismes destructeurs qui ont affaibli les icônes musicales d’hier.
Pour renforcer l’impact de son message, Alesh s’est entouré de Zozo Machine, membre du groupe MPR, reconnu pour son rap engagé et ses messages percutants. Cette collaboration entre deux artistes majeurs du hip-hop congolais donne naissance à une fresque sonore où la mémoire musicale devient outil de dénonciation politique.
Derrière les mélodies bien ficelées, Wenge Politica pousse à une introspection collective. En filigrane, Alesh interpelle, peut-on bâtir une nation avec les mêmes logiques de compétition stérile et de trahison qui ont fait éclater nos mythes culturels ? Il ne s’agit plus de divertir, mais de réveiller.
Ce morceau s’impose ainsi comme un double cri, notamment celui de la mémoire musicale célébrée, et celui d’une nation qui refuse d’être prisonnière de ses propres fantômes. Alesh, fidèle à son engagement, livre une œuvre à la fois dansante et dérangeante, entre hommage et révolte.