Kinshasa, 26 juin 2025 – Après son passage à Kigali, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo a été reçu ce mercredi par le chef de l’État congolais Félix Tshisekedi. Cette double rencontre s’inscrit dans une tournée diplomatique visant à désamorcer le conflit armé dans l’Est de la RDC et à instaurer une stabilité durable dans la région des Grands Lacs, en coordination avec la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et la SADC.
À l’issue d’un entretien de près de deux heures à Kinshasa, le diplomate a exprimé un message d’espoir. “Nous explorons toutes les possibilités sur la situation entre le Rwanda et la RDC pour qu’il n’y ait plus de confrontation militaire et de violence. Les discussions que j’ai eues avec mes deux frères du Rwanda et de la RDC sont sur le bon chemin”, a déclaré Olusegun Obasanjo.
L’ancien président du Nigeria a ensuite annoncé l’étape suivante de sa mission : un arrêt à Lomé, au Togo, pour consulter Faure Gnassingbé, désigné médiateur par l’Union africaine. “Je vais me rendre à Lomé pour lui faire rapport et voir ce qui doit être fait pour une paix durable dans la région”, a-t-il précisé. Il a par ailleurs salué les initiatives en cours, notamment celles des États-Unis et du Qatar : “Nous en prenons acte”, a-t-il souligné.
Cette visite intervient au moment où les responsables religieux congolais, réunis autour de la CENCO et de l’ECC, viennent de conclure trois mois de consultations nationales et internationales. Réticents au départ, les autorités congolaises ont finalement reçu les chefs religieux qui ont remis en main propre au Président Tshisekedi les conclusions de leurs démarches en faveur du « Pacte social pour la paix ».
Dans le même temps, les négociations diplomatiques progressent sur le plan international. Des délégations techniques de la RDC et du Rwanda ont paraphé, en présence d’observateurs américains et qataris, un texte d’accord en prélude à la signature officielle attendue ce vendredi 27 juin à Washington. L’événement devrait se tenir en présence du Secrétaire d’État américain Marco Rubio, avec une coordination étroite entre les efforts de Doha et ceux de Washington.
Alors que le M23 et les troupes rwandaises continuent d’occuper certaines zones stratégiques de l’Est congolais, la dynamique diplomatique en cours laisse entrevoir, pour la première fois depuis des mois, une issue politique concertée. Le rôle de figures comme Obasanjo pourrait être déterminant dans cette transition vers un processus de paix plus inclusif et régionalisé.