Kinshasa, 27 juin 2025- C’est dans la capitale américaine, ce vendredi, que la RDC et le Rwanda ont franchi un cap décisif vers la réconciliation. Réunis au département d’État à Washington, les deux pays ont officiellement signé un accord de paix qualifié d’historique, sous l’œil attentif du secrétaire d’État américain Marco Rubio. Cette initiative marque l’aboutissement d’un long processus diplomatique conduit dans un contexte de tensions persistantes dans l’Est de la RDC.
Ce document, paraphé par Thérèse Kayikwamba Wagner pour la RDC et Olivier Nduhungirehe pour le Rwanda, symbolise l’engagement mutuel à mettre fin à des années de méfiance et de violences. Côté congolais comme rwandais, les autorités ont salué cette étape comme un « tournant majeur » vers la stabilité régionale, avec des mécanismes de suivi et de coordination pour garantir sa mise en œuvre.
L’accord repose sur deux piliers principaux. Le premier est sécuritaire. Il affirme la reconnaissance mutuelle de l’intégrité territoriale, impose l’arrêt des hostilités militaires entre les deux nations et interdit tout appui aux groupes armés comme les FDLR et le M23/AFC. Un centre conjoint de coordination basé sur le modèle de Luanda, adopté en octobre 2024, assurera le suivi opérationnel sur le terrain.
Le second pilier est économique. Les deux gouvernements s’engagent à collaborer sur des projets d’intérêt commun tels que la production d’énergie, la protection des parcs transfrontaliers ou encore la traçabilité des ressources minières. Cette coopération s’articulera avec les mécanismes régionaux en vigueur (CIRGL, COMESA, EAC) afin d’intégrer durablement leurs économies.
Une source diplomatique rwandaise a précisé que ce texte avait déjà été préparé et validé par les experts techniques des deux côtés bien avant cette signature officielle. ”Il n’y avait plus qu’à signer”, a-t-elle confié, illustrant le caractère formel mais hautement symbolique de la cérémonie.
Ce rapprochement inédit, après des années d’accusations croisées sur le soutien aux groupes rebelles et les incursions militaires, est vu par certains observateurs comme une avancée audacieuse. Il reste néanmoins tributaire de la bonne volonté politique et de la capacité des parties à respecter les engagements pris.
L’administration américaine, très impliquée dans les dernières semaines via la médiation du président Donald Trump et de son conseiller Massad Boulos, espère faire de cet accord un modèle de règlement pacifique de conflits en Afrique. Washington entend également investir davantage dans la sous-région, notamment dans les filières critiques comme les minerais stratégiques.