Kinshasa, 27 juin 2025- Ce vendredi à Washington, un accord de paix historique a été signé entre la RD Congo et le Rwanda, sous la médiation des États-Unis. Mais pour Kinshasa, cette signature n’est pas un aboutissement, plutôt un prélude à une série d’actions concrètes attendues. C’est la vision exprimée avec clarté par la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner.
Loin de se contenter du symbole diplomatique, la cheffe de la diplomatie congolaise a rappelé que « cet accord est le point de départ, pas l’objectif final ». Elle a insisté sur la nécessité d’un désengagement des forces, d’un processus de justice équitable, du retour sécurisé des réfugiés et du rétablissement des familles déplacées, des deux côtés de la frontière.
“Ce ne sont pas que des mots sur le papier. Ils doivent maintenant être traduits en actes avec justice, responsabilité et volonté politique”, a-t-elle martelé. Pour Kinshasa, il ne s’agit donc pas simplement d’un pacte entre chancelleries, mais d’un engagement à réparer les blessures profondes d’un conflit qui déchire l’Est de la RDC depuis des décennies.
Rappelant la signature, deux mois plus tôt, d’une Déclaration de principes dans la même salle, la ministre a souligné que cette nouvelle étape n’aurait été possible sans une « volonté politique constante ». “Aujourd’hui, ce choix prend forme et des efforts soutenus ont porté leurs fruits. Avec cet accord de paix, nous ouvrons un nouveau chapitre – un chapitre qui exige non seulement un engagement, mais aussi le courage d’aller jusqu’au bout”, a-t-elle déclaré.
À l’échelle régionale, Thérèse Kayikwamba Wagner a appelé à saisir cette « chance rare de tourner la page, pas seulement avec des mots, mais avec un changement réel sur le terrain ». Elle a salué l’appui du président américain Donald Trump, du président angolais João Lourenço pour le processus de Luanda, et du président Félix Tshisekedi, pour avoir, selon elle, “choisi la voie la plus difficile, celle d’une paix ancrée dans les principes et la dignité du peuple congolais”.
Enfin, un message poignant a été adressé aux populations meurtries de l’Est du pays. “Cet accord a été signé en pensant à vous”, a-t-elle conclu. Reste désormais à passer du papier aux actes. L’accord prévoit le désengagement militaire, la protection des civils, le retour des réfugiés et un mécanisme de suivi pour garantir sa mise en œuvre effective.