Kinshasa, 27 juin 2025- Lors d’un entretien exclusif accordé à la correspondante permanente de la Maison Blanche pour l’Afrique – Hariana Veras Victoria jeudi, le président de la République, Félix Tshisekedi a qualifié le conflit dans l’Est de la RDC de « guerre injuste », dénonçant son lien direct avec le pillage des ressources naturelles du pays par des puissances étrangères. Le chef de l’État a pointé du doigt une guerre économique dissimulée sous des prétextes sécuritaires.
Le chef de l’Etat a salué la médiation actuellement menée par Massad Boulos, conseiller principal du président américain Donald Trump pour l’Afrique. Cette initiative, conduite en collaboration avec le Qatar et l’Union africaine, vise à établir un accord de paix durable entre la RDC et le Rwanda, dans un climat de tension persistante entre les deux pays.
Dans son intervention, Félix Tshisekedi a mis en évidence les motivations économiques derrière l’agression. Il a affirmé que des groupes armés opérant dans l’Est de la RDC, avec le soutien du Rwanda, facilitent l’exploitation illégale de minerais précieux. Ces accusations s’appuient sur plusieurs rapports d’experts de l’ONU, qui documentent cette exploitation dans les zones de conflit.
Sur le plan national, le chef de l’État a insisté sur les réformes internes engagées. Il a évoqué les efforts de son gouvernement pour assainir la gouvernance, lutter contre la corruption, relancer la production locale et améliorer les conditions sociales, à travers notamment le programme de Développement Local des 145 territoires et le renforcement de l’éducation.
Regrettant le silence de certains pays africains face à la situation à l’Est, Félix Tshisekedi a lancé un appel à une solidarité continentale plus affirmée. Il estime que la paix ne peut être atteinte sans un soutien actif des États africains à la cause congolaise, et que « l’agression doit cesser, non pas par compromission, mais par justice ».
“Nous voulons la paix, mais pas à n’importe quel prix”, a-t-il martelé, rappelant que l’armée congolaise reste mobilisée pour défendre la souveraineté et l’intégrité du territoire national. Pour lui, la paix ne peut se construire sans vérité, sans justice, ni sans la reconnaissance des souffrances du peuple congolais.