Kinshasa, 29 juin 2025- La signature de l’accord de paix entre Kigali et Kinshasa, intervenue vendredi dernier à Washington sous la médiation des États-Unis, censée mettre fin à des décennies de conflit dévastateur entre les deux pays, continue de susciter des réactions partagées, entre soutien enthousiaste et réserves prudentes.
Réagissant à chaud, René Mayilukila Ndakivangi, président du Conseil d’administration de l’AMICONGO et cadre de l’UDPS, a salué un accord qui, selon lui, marque un tournant historique pour la République démocratique du Congo, particulièrement dans l’Est longtemps ravagé par les violences.
“Cet accord marque la fin d’un conflit parmi les plus meurtriers après la Seconde Guerre mondiale, qui a déchiré l’Est de la RDC. Nous saluons cet accord de paix entre la RDC et le Rwanda sous l’égide des USA”, se réjouit-il.
L’acteur politique met en avant plusieurs points forts de cet accord :
• La création d’un comité avec des mécanismes ad hoc ;
• L’accent mis sur le consensus entre les parties ;
• Une clause de non-obligation pour les tiers ;
• Une durée indéterminée avec possibilité de résiliation souple ;
• Et une entrée en vigueur immédiate à la signature.
Mais malgré cette architecture technique bien pensée, René Mayilukila alerte sur les faiblesses politiques du texte. “Aucune mention de sanction ou d’application contraignante. Tout repose sur la bonne foi des parties”, évoque-t-il. Une lacune majeure, selon lui, qui risque de limiter l’effectivité de l’accord en cas de non-respect des engagements.
Il souligne néanmoins des éléments encourageants, notamment la mise en place d’un comité de surveillance conjointe avec des règles précises, dont la première réunion est prévue dans un délai de 45 jours. Il se félicite également du rôle actif de Washington, qu’il qualifie de médiation constante et décisive dans l’aboutissement de cet accord.
Pour conclure, il rappelle que la réussite de ce processus dépendra « de la volonté réelle des deux parties à collaborer, et d’un appui international équilibré, sans ingérence. »