Kinshasa, 10 juillet 2025- L’archevêque métropolitain de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo, a exprimé de vives réserves à l’égard de l’accord de paix signé le 27 juin dernier entre la RDC et le Rwanda, avec l’appui des États-Unis. Dans une intervention captée en vidéo devant un auditoire, il a dénoncé ce qu’il qualifie de “fausse solution” aux problèmes de paix, reprochant à cet accord de ne pas prendre en compte les réalités vécues par les populations congolaises.
Faisant le lien entre les conflits armés et les ressources naturelles, il a pointé du doigt les convoitises économiques comme moteur des violences. “La course aux minerais stratégiques aujourd’hui, en Afrique, est à l’origine de la prolifération des groupes armés”, a-t-il déclaré avec fermeté.
Le cardinal n’a pas hésité à évoquer l’influence internationale dans le processus de paix. “Il a tenté cette solution en Ukraine. Ça n’a pas marché, chez nous tout le monde a peur de Trump. C’en est assez de fausses solutions”, a-t-il lancé, en allusion aux pressions diplomatiques exercées par l’ancien président américain sur la région.
L’église catholique congolaise, dirigée par le cardinal Ambongo, poursuit parallèlement une initiative interreligieuse de paix en collaboration avec l’Église du Christ au Congo (Ecc). Ce projet, appuyé par un comité présidentiel spécialement mis en place, vise à favoriser la cohésion nationale dans un climat politique encore fragile.
Malgré les avancées constatées selon certains observateurs, cette prise de position du prélat pourrait fragiliser le processus en cours. Pourtant, quelques semaines plus tôt, la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), s’était montrée favorable à l’initiative portée par les États-Unis, saluant ses intentions en matière de paix et de stabilité régionale.