Kinshasa, 12 septembre 2025- La Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) a exprimé sa profonde inquiétude face à la dégradation continue de la situation sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Dans un communiqué, elle dénonce les massacres et violences qui se multiplient, causant d’importantes pertes en vies humaines et la destruction de villages.
Le 16 août 2025, dans le territoire de Djugu en Ituri, le groupe armé CODECO a tué cinq civils, blessé quatre autres et incendié une dizaine de maisons. Dans la nuit du 19 au 20 août, la Propédeutique Saint Kizito de Bunia a subi une intrusion violente d’hommes armés, après le massacre, fin juillet, d’une quarantaine de fidèles catholiques par les ADF dans le même territoire.
Le 8 septembre 2025, une attaque particulièrement meurtrière a été perpétrée par les ADF dans le village de Ntoyo, territoire de Lubero au Nord-Kivu. Au moins 102 personnes ont été tuées, certaines à coups de marteaux, d’autres par balles. Les assaillants ont aussi incendié 16 maisons, 8 motos et 2 véhicules, avant de piller plusieurs biens.
La CENCO déplore que ces violences persistent malgré les opérations conjointes FARDC-UPDF censées neutraliser ces groupes. Elle s’inquiète également des informations faisant état de la reconnaissance présumée de la CODECO comme groupe Wazalendo par les FARDC et du rôle de la CRP de Thomas Lubanga, qui disposerait de bases en territoire ougandais.
L’Église catholique condamne fermement ces atrocités et rappelle que la vie humaine est sacrée. Elle présente ses condoléances aux familles endeuillées et appelle à une mobilisation nationale et internationale pour mettre fin à l’insécurité. Elle exhorte le gouvernement à redoubler d’efforts pour protéger les populations et invite toutes les parties, y compris le M23, l’AFC, la CRP et les Wazalendo, à renoncer à la logique des affrontements pour privilégier le dialogue.
