Kinshasa, 10 octobre 2025- Le discours prononcé par le président Félix Tshisekedi au Global Gateway Forum à Bruxelles continue de susciter des remous politiques. L’un des plus virulents détracteurs, Olivier Kamitatu, cadre d’Ensemble pour la République et proche allié de Moïse Katumbi, a réagi avec fermeté.
Sur son compte X (ex-Twitter), l’ancien président de l’Assemblée nationale n’a pas mâché ses mots. Il accuse le chef de l’État d’avoir encore “raté sa sortie”, ironisant sur la mise en scène du président congolais. « Il y a des discours qui relèvent de la tragédie, d’autres de la farce. Celui que vient de prononcer le Roi Soleil appartient à la seconde catégorie », a-t-il écrit, estimant que “l’empereur du Congo” s’enferme dans une logique de spectacle.
Kamitatu s’indigne d’un pouvoir qu’il qualifie d’absolu, sans garde-fous institutionnels. « Si un autre Congolais avait osé de telles paroles, il aurait déjà été traduit devant un peloton d’exécution. Mais lui, tout lui est permis. Parce qu’il confond la République avec sa cour et la démocratie avec un théâtre d’ombres »,
a-t-il dénoncé.
Poursuivant sa charge, le cadre d’Ensemble accuse Félix Tshisekedi d’entretenir un double discours. « Il parle de paix des braves et de main tendue, mais ce sont des mots vides, récités comme une prière sans foi », a-t-il critiqué, estimant que le président se détourne des vrais défis du pays.
L’opposant s’en prend ensuite à la gestion économique et à la gouvernance. « Son problème n’est pas à l’étranger, il est au Congo. Qu’il commence par mettre fin au pillage du coltan, du cobalt et des minerais stratégiques qui s’évaporent chaque jour au profit de ses frères et amis », a-t-il insisté, appelant le chef de l’État à “cesser de vider le Trésor public pour entretenir sa cour” et à “nourrir enfin son peuple, lui donner des routes, de l’eau, de l’électricité… bref, une vie digne !”
Pour Olivier Kamitatu, la véritable main à tendre n’est pas dirigée vers les puissances étrangères, mais vers les Congolais eux-mêmes. Il exhorte le président à écouter les voix de la CENCO et de l’ECC, qui appellent à un dialogue national inclusif, soulignant que « refuser le dialogue, c’est condamner une nation tout entière à l’épuisement ».
Kamitatu estime que le temps des discours est révolu. « Félix Tshisekedi parle beaucoup, mais n’écoute personne. L’heure n’est plus aux parades, elle est à la vérité. Et cette vérité, tôt ou tard, finira par le rattraper », conclut-il.
