Kinshasa, 13 Août 2023 – Dans un rapport confidentiel transmis au Conseil de sécurité, le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, ne « mentionne » pas la présence des troupes de « l’armée rwandaise » aux côtés des rebelles du « M23 » dans la province du Nord-Kivu, en RDC.
Cette omission est surprenante étant donné que les rapports précédents des experts de l’ONU avaient conduit de nombreux pays et l’Union européenne à condamner le Rwanda pour son implication dans le conflit.
Dans son rapport, Guterres souligne que le « M23 a pris le contrôle de larges territoires au Nord-Kivu » et a établi des administrations parallèles « illégales », imposant des taxes et des droits de douane. Il dénonce également les arrestations arbitraires et les exécutions extrajudiciaires perpétrées par le groupe rebelle.
Le Secrétaire général exprime également sa préoccupation face à la multiplication des groupes d’autodéfense armés, qui pourraient aggraver la situation sécuritaire et provoquer de nouvelles violences, y compris des attaques ethniques et des représailles.
Le rapport met en évidence la détérioration de la situation dans la région, avec des centaines de milliers de civils déplacés de force au Nord-Kivu et dans l’Ituri. De plus, le nombre d’actes de « violences sexuelles » contre des « enfants » a plus que doublé entre 2021 et 2022, ce qui souligne l’urgence de la situation.
Dans le même temps, Antonio Guterres a annoncé que la Mission onusienne en RDC (Monusco) est entrée dans sa phase finale avant de quitter le pays, où elle est présente depuis 25 ans. Cependant, Antonio Guteress souligne que « la situation sur le terrain est en forte détérioration » et appelle à un retrait accéléré mais responsable. Il insiste sur le fait qu’un départ prématuré aurait de « graves conséquences pour la protection des civils » qui dépendent de la mission.
Le départ définitif de la Monusco ne se produira que lorsque les autorités congolaises assumeront pleinement leur responsabilité de protéger les civils et que des effectifs suffisants de forces armées et de police seront déployés pour assurer leur sécurité face aux risques auxquels ils sont exposés.