Goma, 18 septembre 2023 – Le collectif des avocats des parties civiles dans le dossier du massacre de plus de 50 personnes lors de la répression de la marche organisée par le Wazalendo, s’oppose à l’enterrement des victimes ce lundi 18 septembre 2023 tel que annoncé par le porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu.
Dans une déclaration faite à la presse ce lundi 18 septembre à Goma, le collectif des avocats des parties civiles appelle au renvoi à plus tard du programme des funérailles pour n’avoir pas associé les familles des victimes.
Ce collectif appelle le gouvernement tant provincial que national à autoriser les 142 personnes interpellées lors de la dispersion de la marche du 30 août dernier, d’identifier également les membres de leur famille décédés.
« Nous demandons au gouvernement de permettre aux fidèles de la secte la foi naturelle judaïque messianique vers les nations de procéder à l’inhumation de leurs frères et sœurs selon leur foi. Le collectif des avocats des parties civiles au nombre desquelles se compte l’asbl Foi Naturelle Judaïque Messianique vers les Nations qualifiée à tort de secte mystico-religeuse, informe l’opinion que cette dernière est en ordre avec la loi qui régit les ASBL en RDC » a-t-on lu dans ladite déclaration.
De son côté, le comité des familles victimes des bavures militaires du 30 août dernier à Goma, s’indigne suite au communiqué rendu public relatif à l’inhumation des victimes ce lundi 18 septembre 2023 au cimetière Makao au Nord de Goma.
« Cela devrait être fait après une harmonisation préalable entre le gouvernement et les familles des victimes. Nous dénonçons et nous sommes indignés de cette décision qui constitue une humiliation piétinant les valeurs humaines et le respect dû aux morts. On n’est pas d’accord avec cette décision et invitons l’autorité provinciale à harmoniser avec les familles » a dit Edmond Kasunya, l’un des membres des familles touchées.
Dans une interview nous accordée ce lundi 18 août 2023, Dufina Tabu, président national de l’association des volontaires du Congo (ASVOCO) a quant à lui, prêché le respect aux morts.
Pour lui, le plus important, actuellement, est l’harmonie entre les forces armées de la République démocratique du Congo et la population en général malgré les dérapages observés le 30 août dans la ville de Goma chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
« Notre préoccupation est qu’on enterre ces gens avec honneur puisque nous cherchons qu’il ait maintenant, une harmonie entre la population et les militaires » a-t-il déclaré.
D’après le communiqué du porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu, de ce lundi 18 septembre 2023, il est prévue cette journée, une rencontre entre le vice-premier ministre, ministre de l’intérieur, sécurité et affaires coutumières et les représentants de familles des victimes avant l’arrivée de ce membre du gouvernement congolais au cimetière Makao pour la suite du programme de l’inhumation.
Alain Shamamba