Kinshasa, 11 Octobre 2023 – Certains proches collaborateurs du président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ont reçu des convocations les invitant à se rendre au cabinet de l’administrateur général de l’Agence nationale de renseignement (ANR).
Les missives, signées par le directeur de cabinet adjoint de l’ANR, ont suscité des interrogations et des tensions au sein de la CENI. Bien que la nature exacte de la communication reste inconnue, cela intervient à un moment critique, à quelques mois des élections présidentielles et législatives en République démocratique du Congo.
Ces convocations ont été reçues par huit collaborateurs de Denis Kadima, dont des conseillers en formation, finances et nouvelles technologies de l’information. Même si le secrétaire permanent de la cellule de gestion et de passation des marchés a également été contacté, Denis Kadima lui-même estime être la véritable cible de cette initiative.
A en croire Jeune Afrique, le président de la Ceni aurait échangé avec le président Félix Tshisekedi au sujet de cette situation, mais aucune réponse officielle n’a été donnée jusqu’à présent.
Cette convocation intervient à un moment crucial, alors que l’élection présidentielle combinée aux législatives nationales, provinciales et municipales approche. Les collaborateurs concernés jouent un rôle essentiel dans la coordination des opérations électorales, notamment dans la gestion des commandes de matériel et des données, y compris l’utilisation des machines à voter électroniques.
La tension entre Denis Kadima et Mabiku Totokani, le secrétaire exécutif national de la Ceni, ajoute une dimension complexe à la situation, car ce dernier n’a pas été convoqué.
Dans ce contexte, des personnalités de l’opposition, telles que Martin Fayulu, Denis Mukwege, Moïse Katumbi et Delly Sesanga, appellent à une surveillance accrue des bureaux de vote le jour du scrutin. Même le président Félix Tshisekedi lui-même encourage ses partisans à rester vigilants.
La convocation des collaborateurs de la Ceni par l’ANR soulève des questions quant à son impact sur le processus électoral et suscite des préoccupations quant à la transparence du scrutin à venir.
Nicolas Kayembe