Kinshasa, 11 Avril 2024-Si en République Démocratique du Congo les infractions commises sur les plateformes numériques ne semblent pas être punies, au Nigéria c’est déjà le cas et l’affaire Chioma Okoli en dit long.
Tout à commencer au mois de septembre dernier quand Chioma Okoli mère de famille et entrepreneure , a fait une publication sur son facebook critiquant une sauce tomate en estimant cette dernière «trop sucrée» tout en demandant l’avis des ses followers. Ayant plus de 20 000 abonnés sur sa page, la jeune femme de 39 ans a suscité des vives réactions avec cette publication, en récoltant plus de 3000 commentaires dont celui-ci: « Arrêtez de tuer le produit de mon frère, si vous ne l’aimez pas, utilisez-en un autre » et en guise de réponse Chioma a pianoté: « Aidez-moi à conseiller votre frère d’arrêter de tuer les gens avec son produit, hier c’était la première fois que je l’utilisais et c’est du pur sucre ».
Et comme fallait s’y attendre, la critique est parvenue à la société fabriquant ladite sauce tomate Erisco Food Limited qui a porté plainte pour « Association de malfaiteur, démarchage et diffamation de nos produits », l’entreprise a aussi ajouté que ces critiques de Chioma ont eu un impact négatif avec ses produits. Ceci a conduit à l’arrestation de Chioma Okoli quelques jours plus tard alors qu’elle se trouvais à l’église et a été inculpée pour violation de la loi sur la cybercriminalité.
L’événement a fait la Une au Nigéria, une cagnotte a été créée pour payer les frais de justice de Chioma, certaines organisations comme Amnesty International Nigéria pèsent de tout leur poid en faveur de madame Okoli; le 12 mars dernier une manifestation de soutien a même eu lieu à Lagos. Si Chioma est reconnue coupable des faits, elle risque jusqu’à 7 ans emprisonnement et une grosse amande.
Sous l’ère numérique, une personne peut être condamnée pour un égarement aux lois sur le digital.
Henock Bituatua