Kinshasa, 21 mai 2024- Au cœur de l’Assemblée nationale, un témoignage a révélé que chaque membre du bureau parlementaire ne perçoit pas moins de 50 000 USD mensuellement, en plus d’avantages substantiels couvrant logement, transport, communication et carburant. Ces rétributions généreuses ont alimenté une culture où les députés se raccrochent aux postes au détriment du bon fonctionnement du pays.
“Aucun membre du bureau de l’Assemblée nationale n’a moins de 50 000 USD le mois. A cela s’ajoutent les avantages comme logement, transport, communication, carburant,…”, révèle-t-il lundi à Radio Okapi.
Selon Lucain Kasongo, président honoraire de la commission PAJ, ces avantages incitatifs sont devenus le moteur principal derrière la volonté des députés de conserver leur place au sein du bureau, créant ainsi des blocages préjudiciables à la nation. “Ce sont ces avantages qui poussent la plupart des députés de s’accrocher aux postes au sein du bureau au point de bloquer le bon fonctionnement de tout un pays”, affirme-t-il.
De son côté, Valérie Madianga du CREFDL souligne que l’appartenance au bureau est souvent motivée par des intérêts personnels plutôt que par l’intérêt général. Les chiffres révélés sont ahurissants : des sommes colossales sont allouées aux cabinets et au bureau de l’Assemblée nationale, atteignant jusqu’à 120 millions USD chaque année.
“C’est l’argent qui attise des convoitises des acteurs politiques. Si vous calculez les 20 millions USD qu’on donne aux cabinets et les 100 millions autres qu’on donne au bureau, ça vous fait une marmite de 120 millions USD au moins par an, manipulés par le bureau de l’Assemblée nationale. C’est une véritable affaire”, explique-t-il.
Malgré l’attente d’un nouveau calendrier pour l’élection des membres du bureau définitif, l’installation de celui-ci demeure en suspens. Ce bureau aura pour tâche essentielle d’investir le gouvernement, soulignant ainsi l’importance de cette élection dans le fonctionnement de l’appareil étatique.
Les tensions persistent quant à la composition du bureau, certains députés contestant ouvertement des nominations qu’ils jugent motivées par le favoritisme et le népotisme. Des allégations de clientélisme ont émergé, mettant en lumière des liens familiaux étroits avec certains membres du présidium de l’Union sacrée de la nation, suscitant ainsi un débat ardent au sein de l’Assemblée nationale.
NK