Kinshasa, 02 août 2024- Ce vendredi 02 août, le gouvernement provincial du Nord-Kivu a tenu une cérémonie d’inhumation empreinte de douleur et de solidarité au cimetière du Genocost, situé dans le groupement Kibati.
Huit victimes des violences tragiques survenues entre le 15 et 16 juillet dernier, lors de bombardements par le M23 sur le village de Bweremana, ont été mises en terre dans un contexte marqué par la commémoration de la journée du Genocost. Cet événement s’est déroulé en partenariat avec le Fonds national de réparation des victimes des violences sexuelles liées aux conflits et des crimes contre la paix.
La cérémonie n’était pas seulement un moment de recueillement, mais également un symbole de la résistance face à l’horreur des violences qui ont frappé la région. Les familles des défunts, accompagnées de nombreux survivants, ont exprimé leur chagrin tout en réaffirmant leur détermination à continuer le combat pour la justice et la paix. Le cimetière du Genocost, lieu de mémoire, a ainsi accueilli des manifestations de soutien et de solidarité, rappelant que derrière chaque nom gravé se cache une histoire de souffrance et de résilience.
Après la mise en terre, une rencontre a eu lieu dans un hôtel de Goma, rassemblant des survivants des massacres. Ce moment d’échanges a permis de donner une voix à ceux qui, souvent réduits au silence, partagent des expériences de vie marquées par la violence. Au cours de ces discussions, les participants ont évoqué non seulement les atrocités qu’ils ont vécues, mais aussi la nécessité de créer des espaces de dialogue pour favoriser la guérison et la reconstruction des communautés.
Les victimes ont également dénoncé les conséquences dévastatrices de la guerre qui, depuis 1993, a causé la mort de millions de Congolais. L’ampleur du conflit, exacerbée par l’agression présumée du Rwanda à travers le M23, a laissé des cicatrices profondes dans le tissu social de la région. Ce sentiment d’injustice et d’abandon pousse de nombreux survivants à revendiquer des réponses à ces violences, tout en appelant à des actions concrètes pour protéger les civils.
Pour clore cette journée de mémoire, les survivants ont décidé d’organiser une marche pacifique vers le rond-point BDGL, où un décor simulant des villages attaqués par les terroristes a été installé. Cette initiative vise à sensibiliser l’opinion publique sur la réalité des violences subies par les populations locales et à réclamer un engagement fort pour la paix.
Rédaction