Kinshasa, 04 septembre 2024- L’Office national d’identification de la population (ONIP) est plongé dans une tourmente inédite avec l’annulation du contrat de 1,2 milliard de dollars pour la production des cartes d’identité nationale biométriques.
Richard Ilunga, directeur général de l’ONIP, a annoncé que cette décision a été prise suite à des allégations de graves irrégularités financières. Ce retournement de situation intervient après une réunion entre les représentants du gouvernement congolais et les entreprises chargées de mener à bien ce projet, notamment le géant français de la biométrie Idemia et un intermédiaire controversé, Afritech.
Il faut rappeler quelques mois plutôt, l’inspecteur général – chef de service de l’GF, Jules Alingete, avait dénoncé la l’illégitimité de ce contrat. Selon ses évaluations, le groupement Afritech/Idemia ne possède pas les ressources nécessaires pour mener à bien sa part du projet.
Le contrat stipule que l’État congolais devait garantir un financement par le biais de la séquestration des avoirs de la Banque centrale, une opération jugée illégale et impossible. De plus, le coût des infrastructures, évalué à 444 millions de dollars, est qualifié de surfacturé, soulevant des questions sur la transparence et l’intégrité de l’ensemble du processus.
Avec une durée de contrat de 20 ans et des bénéfices disproportionnés en faveur d’Afritech/Idemia, le tout dans un contexte de crise financière, ce projet, censé moderniser l’identification des citoyens congolais, se transforme en une affaire de corruption et de mauvaise gouvernance.