Kinshasa, 13 septembre 2024- Le devoir de mémoire nous rappelle qu’une parole sans acte ne fait que souligner les difficultés d’un engagement non tenu. En 2018, lors de sa campagne électorale, Félix Tshisekedi avait promis avec autorité de fermer tous les cachots de la Démiap et de l’Agence nationale de renseignement, dénonçant des arrestations illégales d’innocents.
Quatre ans plus tard, ces promesses semblent s’évanouir dans le vent des promesses non tenues, alors que la République voit l’émergence de nouvelles prisons, comme celle des Forces du Progrès. Au lieu d’apporter les réformes tant espérées, le mandat de Tshisekedi est marqué par une recrudescence des arrestations arbitraires, rappelant les dérives du régime qu’il prétendait combattre.
Les victimes de cette nouvelle répression ne manquent pas : des figures politiques comme Franck Diongo et Seth Kikuni, qui se trouvent désormais pris au piège d’un système qu’ils espéraient voir s’améliorer. Cette situation crée un climat de peur et d’exil, où de nombreux opposants préfèrent fuir plutôt que de risquer leur liberté en restant dans un environnement politique devenu hostile.
Le contraste entre les promesses de changement et la réalité actuelle est particulièrement frappant. Les anciennes alliances politiques se fissurent, et de nombreux soutiens d’hier se transforment en critiques acerbes. Félix Tshisekedi se retrouve aujourd’hui face à des amis devenus opposants, animés par la frustration et le sentiment de trahison.
Alors que le mandat de Tshisekedi se poursuit, la question demeure : où se situe la véritable volonté de changement ? Les promesses de liberté et de justice semblent s’effacer devant une réalité où les cachots se multiplient. Les Congolais attendent des actions concrètes et un engagement sincère à mettre fin aux abus, afin que ces souvenirs douloureux ne soient pas à nouveau relégués au passé, mais deviennent le fondement d’un avenir meilleur.
Doit – on dire qu’une promesse est une dette?