Kinshasa, 19 septembre 2024- Dans un climat de mécontentement grandissant, les députés provinciaux expriment leur frustration face à l’impaiement systématique de leurs émoluments. Avec la récente omission de la rubrique “Émoluments des députés provinciaux” dans la loi de finances 2025, ces élus montent au créneau pour revendiquer leurs droits, dénonçant une situation devenue monnaie courante dans chaque gouvernement.
Mercredi, un collectif de députés provinciaux a pris la parole pour alerter l’opinion sur la violation flagrante du projet de décentralisation inscrit dans la Constitution. Ils soulignent que les actuels animateurs des institutions au niveau central privilégient la ville de Kinshasa, négligeant ainsi le développement intégral des provinces, ce qui alimente le sentiment d’abandon parmi les élus locaux.
Les députés ont donné un ultimatum de 48 heures au gouvernement pour répondre à leurs revendications. En cas de non-respect de cet ultimatum, ils préviennent qu’ils n’hésiteront pas à adopter des méthodes fortes, prévoyant des manifestations avec le soutien de leurs électeurs. Cette mobilisation citoyenne pourrait déboucher sur une série de marches de protestation à travers les chefs-lieux des provinces, témoignant de la profonde exaspération des élus face à cette situation.
Le collectif exige le paiement des émoluments impayés des mois de mars, avril, mai, juillet, août et septembre 2024, ainsi que des frais d’installation liés à la législature en cours. Ils font également appel au respect de la rétrocession des ressources fiscales aux institutions provinciales, conformément à la législation en vigueur, qui stipule une prise en charge équitable des assemblées provinciales. Cette absence de paiement est perçue comme une entrave à l’exercice normal de leurs mandats.
Face à cette crise, les députés provinciaux semblent déterminés à faire entendre leur voix et à rappeler au gouvernement son obligation de respecter les engagements pris envers les institutions provinciales. La population, quant à elle, est appelée à comprendre l’ampleur de cette problématique qui, si elle perdure, pourrait nuire gravement au fonctionnement démocratique et à l’efficacité des instances provinciales.