Kinshasa, 01 octobre 2024- Après les propos du secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Augustin Kabuya, appuyant la révision de la Constitution, plusieurs voix se sont élevées.
C’est le cas de JUSTICIA Asbl, une organisation de promotion et de protection des droits de l’homme, du droit humanitaire et du développement, basée en RDC, qui s’est dite préoccupée par les propos qu’elle qualifie d’“anti-constitutionnels et de mépris envers le peuple congolais”, prononcés par Augustin Kabuya au sujet du changement de la Constitution lors d’un meeting populaire tenu au siège de son parti dimanche dernier.
D’après cette organisation, les propos de Monsieur Augustin Kabuya constituent une violation flagrante et manifeste de l’article 220, alinéa 1, de la Constitution. Elle exhorte tous les Congolais épris de justice et de paix, soucieux de la préservation de la Constitution et des acquis démocratiques, à s’opposer par tous les moyens légaux à cette initiative qui vise à pérenniser indéfiniment le Président Tshisekedi au pouvoir.
Dans ce document parvenu à notre rédaction ce lundi 30 septembre 2024, JUSTICIA indique que ces propos peuvent également être interprétés comme une initiative visant à renverser le régime constitutionnel afin d’y installer les mêmes personnes pour des fins politiques inavouées.
Cette ASBL rappelle que depuis 2016, l’UDPS et d’autres forces politiques et sociales avaient coalisé contre toute tentative de révision de la Constitution, ce qui a abouti à l’organisation des élections en 2018 et à une passation de pouvoir entre le Président sortant ayant effectué ses deux mandats et le Président en exercice, dont le second et dernier mandat arrive à terme en décembre 2028.
JUSTICIA Asbl appelle toutes les forces vives de la nation à s’unir pour faire échec à cette initiative, qu’elle qualifie de “liberticide et trop dangereuse” pour l’avenir de la démocratie en RDC et pour l’unité de notre pays, dont l’UDPS est à la manœuvre.
JUSTICIA ASBL évoque l’article 220, qui stipule que la forme républicaine de l’État, le principe du suffrage universel, la forme représentative du gouvernement, le nombre et la durée des mandats du Président de la République, l’indépendance du pouvoir judiciaire, ainsi que le pluralisme politique et syndical, ne peuvent faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle.
Elle cite également l’article 64, alinéa 2 : “Toute initiative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction imprescriptible contre la nation et l’État. Elle est punie conformément à la loi.”
JUSTICIA Asbl rappelle également les dispositions de l’article 64 de la Constitution, qui stipule aussi que : “Tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution.”