Kinshasa, 17 décembre 2024- Dans le territoire de Lubero, au Nord-Kivu, des milliers de civils, en majorité des femmes et des enfants, fuient leurs villages après l’occupation de Matembe, Butsorovya, Mambasa et Alimbongo par les rebelles du M23. L’offensive, marquée par deux jours de violents affrontements avec les Forces armées de la RDC (FARDC), a contraint les habitants à abandonner leurs maisons pour trouver refuge dans des zones plus sûres.
Situées sur la route nationale numéro 2, ces localités constituent des points stratégiques pour accéder à Lubero-centre, chef-lieu du territoire. La chute d’Alimbongo est particulièrement préoccupante : cette localité servait de verrou aux FARDC pour stopper la progression des rebelles vers Lubero-centre, désormais à seulement 50 kilomètres des combats. Pendant ce temps, l’armée congolaise conserve le contrôle de certaines localités comme Mbingi, Mbwanvinywa et partage celui de Luofu avec les rebelles.
La situation reste tendue dans le Sud-Lubero, où des actes de pillage sont signalés dans les villages vidés de leurs habitants. “Ils ont pris tout ce qu’ils pouvaient trouver dans les maisons”, rapporte à Radio Okapi un habitant ayant réussi à fuir. Les familles déplacées se retrouvent dans des conditions précaires, manquant de nourriture, d’eau potable et d’abris alors que la région fait déjà face à une crise humanitaire.
Sur le terrain, les positions se cristallisent. Les FARDC se sont repliées à Kitsombiro pour mieux défendre leurs lignes face aux rebelles du M23 qui continuent de renforcer leur présence dans la région. Ce statu quo militaire fait craindre une nouvelle escalade des violences dans une zone déjà ravagée par des années de conflits.
Avec la montée des tensions et l’exode massif des populations, les humanitaires alertent sur une détérioration rapide des conditions sociales et sanitaires dans le Sud-Lubero. Sans intervention rapide, le drame humain en cours pourrait s’aggraver, ajoutant une nouvelle page sombre au conflit qui secoue l’Est de la RDC.