Kinshasa, 6 février 2025-L’initiative du Pacte social pour la paix, portée par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC), reçoit de plus en plus de soutien. Ces deux institutions religieuses mènent actuellement des consultations avec les principaux acteurs politiques en vue d’un dialogue visant à désamorcer la crise qui secoue la République Démocratique du Congo depuis plusieurs années.
Parmi les personnalités qui saluent cette initiative, figure Samuel Matabaro, président national de la Fédération des Mouvements Citoyens, dénommée l’Initiative Simama Grands Lacs (ISGL).
Un dialogue attendu
Samuel Matabaro rappelle que son organisation avait récemment plaidé pour une rencontre entre le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, et les différentes composantes de la population congolaise. À ses yeux, la démarche entreprise par la CENCO et l’ECC répond donc à une attente de longue date.
Cependant, il insiste sur un point crucial : ce dialogue ne doit en aucun cas aboutir à un simple partage du pouvoir.
Des mesures de décrispation nécessaires
L’activiste des droits de l’homme souligne que certaines mesures doivent être prises pour instaurer un climat de confiance entre les parties prenantes. La première et la plus urgente, selon lui, est la libération des prisonniers d’opinion.
« Cette mesure phare de décrispation est essentielle pour créer un climat de confiance entre les différents acteurs » , insiste Samuel Matabaro.
Un appel au président Tshisekedi
Samuel Matabaro appelle également le chef de l’État à renoncer à toute tentative de modification de la Constitution, un projet qu’il considère comme risqué et susceptible d’aggraver les tensions politiques au lieu de les apaiser.
Faut-il inclure les groupes rebelles ?
Interrogé sur la participation des groupes armés, notamment le M23, au dialogue prôné par la CENCO et l’ECC, Samuel Matabaro estime que les Congolais impliqués dans ces rébellions doivent être inclus.
« Il y a des Congolais dans ces rébellions. En tant que citoyens, ils doivent pouvoir s’exprimer dans le cadre de ce dialogue », souligne-t-il.
Il faut rappeler que les évêques de la CENCO et ceux de l’ECC ont déjà rencontré le chef de l’État Félix Tshisekedi et Martin Fayulu qui se sont dit favorables à l’initiative. Les consultations devront se poursuivre avec Moïse Katumbi et Joseph Kabila aussi figures majeures dans l’opposition congolaise.