Kinshasa, 07 février 2025- La décision des autorités congolaises de suspendre l’accès aux réseaux sociaux X et TikTok continue de susciter des réactions. Ce vendredi, lors du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, l’Organisation des Nations Unies a vivement condamné cette mesure, la qualifiant d’entrave au droit fondamental à l’information. Cette prise de position met en lumière la tension croissante entre les impératifs sécuritaires invoqués par le gouvernement congolais et le respect des libertés numériques.
Bintou Keita, représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC, a dénoncé cette restriction, affirmant qu’« il s’agit d’une atteinte grave au droit à l’information et [qu’elle] doit être rapidement levée ». Elle a également mis en garde contre les dangers de la désinformation et de la mésinformation, mais estime que leur lutte ne peut justifier une limitation aussi drastique de l’accès à l’information.
Depuis plusieurs jours, les utilisateurs congolais font face à un accès restreint à ces plateformes, et le gouvernement a récemment bloqué le téléchargement de VPN sur Play Store pour empêcher tout contournement de ces restrictions. Les autorités justifient cette décision par la nécessité de préserver l’ordre public face à la prolifération de fausses informations qui, selon elles, pourraient attiser les tensions sociales et politiques.
Cependant, cette mesure est perçue par de nombreux observateurs comme une tentative de contrôle de l’espace numérique et une menace pour la liberté d’expression. Des organisations de défense des droits humains dénoncent une dérive autoritaire et appellent à un rétablissement immédiat des services suspendus. La censure numérique devient un sujet de préoccupation majeur, dans un contexte où les réseaux sociaux jouent un rôle clé dans l’information et la mobilisation citoyenne.
L’ONU, tout en reconnaissant les défis posés par la désinformation, appelle le gouvernement congolais à adopter des méthodes plus transparentes et respectueuses des droits humains pour y faire face. La lutte contre les fausses informations ne doit pas, selon elle, servir de prétexte à une restriction excessive des libertés fondamentales.