Kinshasa, 11 février 2025- Les déplacés des camps de Bulengo et de 8e CEPAC, à l’ouest de Goma, sont sous pression après un ultimatum de 72 heures imposé par les rebelles du M23. Depuis dimanche dernier, ces réfugiés, principalement venus des territoires de Masisi et de Kalehe, se retrouvent contraints de quitter ces camps où ils avaient trouvé refuge. Ce mardi marque la fin de ce délai, laissant planer une grande incertitude sur leur sort.
Face à cette injonction brutale, un mouvement de départ a timidement débuté lundi 10 février. À Bulengo, la peur pousse certains déplacés à démolir eux-mêmes leurs abris de fortune. Cependant, ce retour forcé s’opère dans des conditions extrêmement précaires : aucun soutien logistique n’a été prévu pour faciliter leur déplacement. La majorité de ces personnes vulnérables doivent se débrouiller seules pour trouver un moyen de quitter les camps.
Pourtant, beaucoup hésitent encore à partir. L’insécurité persistante dans leurs villages d’origine et l’absence de ressources pour reconstruire leur vie sont des freins majeurs. Déjà, après la prise de Goma par le M23, certains déplacés avaient tenté de retourner à Masisi, mais sans assistance humanitaire, leur réinstallation s’était avérée difficile. Aujourd’hui encore, l’incertitude et la peur rendent cette décision de retour extrêmement douloureuse.
Pendant ce temps, sur le plan sécuritaire, le Vice-premier ministre de la Défense, Guy Muadiamvita, est arrivé à Béni ce lundi 10 février. Il a assuré aux responsables militaires que les besoins urgents de l’Armée seraient pris en compte. Cette visite s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes, alors que les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise, continuent d’étendre leur influence dans la région.
Dans son discours, le ministre a rappelé l’engagement du Président de la République en faveur de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale. Il a exhorté les nouvelles autorités de la province à soutenir le moral des troupes. Pourtant, sur le terrain, la situation des déplacés semble être reléguée au second plan, malgré l’urgence humanitaire qu’impose cet ultimatum.
Alors que l’échéance approche, les regards restent tournés vers Goma. Les déplacés de Bulengo et du 8e CEPAC, déjà éprouvés par la guerre et l’exil, sont désormais face à un dilemme terrible : partir sans garantie de sécurité ou rester au péril de leur vie.