Kinshasa, 13 février 2025- En pleine crise sécuritaire en RDC, une délégation conjointe de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et de l’Église du Christ au Congo (ECC) a rencontré, mercredi à Goma, les dirigeants du M23 et de l’Alliance fleuve Congo (AFC). L’objectif : convaincre ces acteurs que la lutte armée ne peut être une solution durable aux conflits qui minent le pays.
“L’objectif était de convaincre que la lutte armée n’est pas la solution, mais nous venons avec une proposition qui peut contribuer à la construction d’une paix durable, donc le Pacte social pour la paix et le vivre ensemble en RDC”, a déclaré Mgr Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO. Ce projet vise à instaurer un dialogue national inclusif et à favoriser la réconciliation entre les différentes communautés du pays.
La rencontre s’inscrit dans une série de consultations menées par ces deux confessions religieuses auprès des différents acteurs sociopolitiques du pays. Face à l’enlisement du conflit et à l’absence de solution diplomatique efficace, les leaders religieux estiment qu’un engagement collectif et sincère est nécessaire pour éviter une nouvelle escalade de la violence.
Selon Mgr Nshole, le M23 et l’AFC ont un rôle clé à jouer dans cette dynamique de pacification. “Nous avons pensé que l’AFC et le M23 ont quand même une grande contribution à apporter dans cette dynamique de la construction de la paix parce que pour les deux Églises, l’année 2025 c’est l’année de la paix, notre priorité c’est la paix”, a-t-il affirmé.
L’initiative des religieux congolais intervient alors que le M23 contrôle toujours la ville de Goma depuis plusieurs semaines, y installant une administration parallèle. La présence de l’AFC, dirigée par l’ex-président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Corneille Nangaa, ajoute une nouvelle dimension politique au conflit, rendant la situation encore plus complexe.
En prônant un dialogue basé sur un « pacte social », l’Église espère ramener toutes les parties à la table des négociations. Toutefois, la question reste entière : ces groupes armés accepteront-ils d’abandonner la voie des armes pour s’inscrire dans une dynamique de paix ? Les prochaines semaines seront décisives pour mesurer l’impact de cette médiation religieuse.