Kinshasa, 19 février 2025- L’afflux massif de réfugiés congolais au Burundi met à rude épreuve les capacités d’accueil du pays. Fuyant l’intensification des combats entre le M23 et les FARDC, plus de 10 000 personnes en provenance de Goma et Bukavu ont traversé la frontière. Mais une fois sur place, leur présence est de plus en plus perçue comme un fardeau par les autorités burundaises et une partie de la population.
Face à cet afflux, les forces de sécurité burundaises ont renforcé les contrôles. Des fouilles systématiques sont menées dans les maisons et hôtels pour s’assurer que chaque Congolais possède les documents requis pour séjourner sur le territoire. “La frontière est ouverte, mais sous certaines conditions. Ceux qui savent où aller passent sans difficulté. Par contre, ceux qui arrivent en masse, sans repère, sont souvent refoulés”, explique Jean-Pierre Zembezembe, opérateur économique d’Uvira.
Selon ce dernier, la situation devient de plus en plus difficile pour les réfugiés, qui peinent à trouver un abri ou de l’aide. “Chaque jour, les autorités font des contrôles dans les quartiers où nous logeons. Beaucoup de gens dorment dehors, sans ressources. Le Burundi dit être débordé, et on le ressent sur le terrain”, témoigne-t-il.
Ce climat de méfiance complique davantage la situation des déplacés congolais, qui espéraient trouver un refuge temporaire. Le gouvernement burundais, déjà confronté à ses propres défis économiques et sociaux, hésite à assumer cette charge supplémentaire. Aucune solution claire n’a encore été annoncée pour gérer cet afflux grandissant.
Alors que la crise en RDC s’intensifie, la question des réfugiés congolais devient un enjeu régional majeur. Sans une aide humanitaire accrue et une concertation entre les États voisins, la détresse de ces milliers de personnes risque de s’aggraver, laissant planer une crise humanitaire aux portes du Burundi.