Kinshasa, 24 février 2025-Dans une récente prise de parole, l’ancien président Joseph Kabila a livré son analyse sur la crise sécuritaire qui frappe l’Est de la RDC et sur la gouvernance actuelle du pays.
Après 18 ans à la tête de la nation, Kabila estime que la situation en République Démocratique du Congo ne peut être résolue par une approche strictement militaire. Pour lui, cette crise est avant tout humanitaire, politique, sociale, morale et éthique.
L’ex-chef de l’État renvoie la responsabilité à son successeur, Félix Tshisekedi, qu’il accuse d’avoir rompu, en 2021, le Pacte républicain. Selon lui, cet accord garantissait la stabilité et la cohésion nationales, mettant un terme à des années de guerre civile, favorisant la réunification du pays, permettant l’organisation de trois scrutins et aboutissant à la première alternance pacifique du pouvoir depuis l’indépendance.
D’après Kabila, cette rupture a ouvert la voie à des violations répétées de la Constitution et des lois sous la présidence de Tshisekedi. Il dénonce également les élections de décembre 2023, qu’il considère comme frauduleuses et organisées en dehors du cadre légal et des normes internationales. Pour lui, ces irrégularités ont accentué la crise de légitimité du pouvoir en place, affaibli l’opposition et renforcé le contrôle absolu du président sur le pays.
« Tshisekedi a publiquement affiché son intention de modifier la Constitution », souligne Kabila, critiquant aussi la flambée de la dette publique, qu’il assure avoir stabilisée en 2010. Selon lui, toute tentative de résolution de la crise qui ignorerait ces problèmes de gouvernance ne saurait aboutir à une paix durable.
Face à cette situation, Joseph Kabila Kabange appelle la SADC à écouter les revendications du peuple congolais et à tenir compte des contestations contre le gouvernement de Félix Tshisekedi.