Kinshasa, 24 février 2025- La riposte n’a pas tardé. Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS, a vivement réagi aux déclarations de Joseph Kabila, qui a critiqué le régime de Félix Tshisekedi dans une récente interview. Pour Kabuya, ces accusations confirment une chose : l’ancien Président aurait toujours soutenu, en sous-main, les terroristes du M23. Une sortie qui enflamme encore un peu plus le débat politique en RDC.
“Aujourd’hui, Joseph Kabila lui-même monte au créneau pour faire tomber les masques. Ce dernier, en dehors de la voix des armes, ne peut pas faire la politique d’une manière démocratique”, a-t-il lancé. Selon lui, le camp de Kabila sait pertinemment qu’aucune élection libre et transparente ne leur permettrait de revenir au pouvoir. “Le malheur pour moi est d’avoir eu une longueur d’avance sur certains acteurs politiques”, a ajouté le secrétaire général de l’UDPS.
S’agissant des accusations de Kabila sur un prétendu musèlement de l’opposition, Augustin Kabuya n’a pas mâché ses mots. “Est-ce que dans un pays sérieux, quelqu’un comme Kabila peut-il parler de la démocratie ?” s’est-il interrogé, en faisant allusion aux assassinats de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana. Il accuse également l’ancien président d’avoir gouverné en s’appuyant sur des figures controversées, notamment Corneille Nangaa.
De son côté, Joseph Kabila a décrit une RDC en crise profonde depuis 2021, évoquant une situation “sécuritaire, humanitaire, politique, sociale, morale et éthique”. Il estime que cette réalité est sous-estimée par la communauté internationale et la SADC, qui, selon lui, devraient mieux appréhender les revendications du peuple congolais. Une manière de pointer du doigt la gouvernance de Félix Tshisekedi et d’en appeler à une pression extérieure.
Alors que le climat politique en RDC reste tendu, ces passes d’armes entre les camps Kabila et Tshisekedi risquent de nourrir davantage les tensions. Entre accusations de soutien au M23, débat sur la démocratie et critiques sur la gestion du pays, la scène politique congolaise semble plus polarisée que jamais.