Kinshasa, 12 mars 2025- La présidence de l’Angola a annoncé, mardi 11 mars, l’organisation de négociations directes entre le gouvernement de la RDC et les rebelles du M23. Cette initiative vise à instaurer une paix durable dans l’est du pays, théâtre de violents affrontements depuis plusieurs mois. L’annonce a été faite à l’issue de la visite éclair du président congolais, Félix Tshisekedi, à Luanda.
Dans un communiqué officiel, la Présidence angolaise a précisé son rôle de médiateur dans ce conflit. “À la suite de la brève visite de travail de son Excellence Félix Tshisekedi à Luanda, la partie angolaise, en tant que médiateur dans le conflit qui touche l’Est de la RDC, va établir des contacts avec le M23, afin que les délégations de la RDC et du M23 mènent des négociations directes à Luanda dans les prochains jours, en vue de négocier une paix définitive dans ce pays frère”, peut-on lire.
Cette annonce marque une évolution majeure dans la gestion de la crise, alors que les efforts diplomatiques menés jusqu’ici, notamment à travers le processus de Nairobi, n’ont pas permis d’aboutir à une cessation durable des hostilités. L’Angola, qui s’est imposé comme un acteur clé dans la résolution des conflits régionaux, entend ainsi proposer un cadre de dialogue direct entre les parties.
Tina Salama, porte-parole du président congolais, a réagi en affirmant que Kinshasa prend acte de cette démarche, tout en insistant sur l’existence d’un cadre de négociation déjà établi. “Nous prenons acte et attendons voir la mise en œuvre de cette démarche de la médiation angolaise. Nous rappelons par ailleurs qu’il existe un cadre préétabli qui est le processus de Nairobi et nous réaffirmons notre attachement à la Résolution 2773”, a-t-elle déclaré.
Toutefois, aucune date précise n’a encore été communiquée pour le début des pourparlers. Cette incertitude laisse planer des interrogations sur la capacité de cette médiation à surmonter les tensions persistantes entre Kinshasa et le M23, alors que la situation sécuritaire demeure fragile dans l’est de la RDC.
L’initiative angolaise représente néanmoins un espoir de sortie de crise, à condition que les discussions soient sincères et accompagnées de garanties solides pour assurer leur mise en œuvre effective. L’implication de Luanda pourrait permettre de relancer un dialogue constructif et, peut-être, d’ouvrir la voie à un cessez-le-feu durable.