Kinshasa, 26 mars 2025- Le président de la RDC, Félix Tshisekedi, s’est entretenu ce mercredi à Luanda avec son homologue angolais, João Lourenço. Cette rencontre intervient à un moment clé, quelques jours après que l’Angola a officiellement renoncé à son rôle de médiateur dans la crise entre Kinshasa et Kigali.
Ce retrait angolais avait fait grand bruit, surtout après la rencontre surprise entre Tshisekedi et Paul Kagame à Doha, sous l’égide de l’émir du Qatar. Luanda, qui pilotait jusqu’alors le dialogue, avait exprimé son étonnement face à cette initiative jugée hors du cadre des discussions établies.
L’Angola, qui assure actuellement la présidence tournante de l’Union africaine, préfère désormais concentrer ses efforts sur les dossiers continentaux plutôt que sur un processus de médiation qui peine à aboutir. Ce réalignement stratégique a conduit la SADC et l’EAC à renforcer leur implication dans la gestion du conflit en RDC.
Pour éviter un vide diplomatique, un panel de cinq facilitateurs a été mis en place afin de relancer les discussions politiques et d’assurer le suivi du cessez-le-feu. Une feuille de route commune est en cours d’élaboration, avec pour objectif de prévenir une nouvelle escalade militaire.
Dans ce contexte, la rencontre entre Tshisekedi et Lourenço revêt une importance particulière. Les deux dirigeants doivent redéfinir leur coopération et clarifier le rôle de Luanda dans la stabilisation de la région, alors que la pression diplomatique s’intensifie sur les différentes parties impliquées.
Si cette réunion marque une volonté d’apaisement, elle ne dissipe pas toutes les incertitudes. Entre le recentrage de l’Angola, la montée en puissance des instances régionales et l’imprévisibilité du dialogue avec Kigali, l’avenir des pourparlers demeure plus que jamais suspendu à des jeux d’alliances fluctuants.