Kinshasa, 07 avril 2025- Dimanche, la traversée Kinshasa–aéroport de N’djili s’est transformée en un véritable parcours du combattant. Avec la route principale complètement submergée par les eaux, les autorités ont mis en place un dispositif d’urgence mêlant bateaux rapides au départ du Beach Ngobila et bus Transco vers l’aéroport. Mais pour de nombreux passagers, cette solution de secours a un goût amer : il a fallu débourser entre 150 et 200 dollars pour espérer attraper son vol.
“Je devais accompagner ma mère à l’aéroport, on nous a demandé 180 dollars pour deux places. Comment peut-on appeler ça une mesure d’urgence ? ”, s’indigne Christelle, 29 ans, rencontrée à la sortie du port de Kinkole. Comme elle, de nombreux Kinois ont dénoncé une situation qu’ils jugent injuste et discriminatoire. “C’est comme si seuls les riches ont le droit de voyager”, ajoute-t-elle, amère.
Sur les réseaux sociaux, les réactions n’ont pas tardé. Des internautes évoquent une gestion “inhumaine” de la crise, pointant du doigt un État absent dans un moment critique. “Quand on parle d’urgence, c’est l’État qui doit prendre les devants, pas le citoyen qui paye le prix fort”, commente Jonathan M., blogueur engagé. Il rappelle que Kinshasa vit régulièrement des inondations, mais que les solutions, elles, tardent à venir.
Du côté du ministère des Transports, on justifie l’opération par le manque de temps et la nécessité de garantir un minimum de mobilité. “Il fallait agir vite. Ce système visait à éviter que les voyageurs manquent leurs vols internationaux”, explique un responsable sous anonymat. Il concède toutefois que les tarifs auraient pu être mieux encadrés.