Kinshasa, 11 avril 2025 – Une vive controverse secoue la scène politico-religieuse congolaise. La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC) sont au cœur d’une tempête, accusées d’avoir accepté un financement en provenance du Rwanda, pays que Kinshasa considère comme agresseur dans le conflit en cours à l’Est de la République démocratique du Congo.
C’est Jean Thierry Monsenepwo, acteur politique bien connu, qui a lancé la charge. Dans une lettre adressée au ministre de la Justice, il réclame l’ouverture d’une enquête judiciaire contre Mgr Fulgence Muteba, président de la CENCO. Ce dernier a reconnu publiquement que les fonds rwandais avaient été utilisés pour financer les déplacements internationaux des évêques dans le cadre de l’initiative de “Pacte social pour la paix” — une mission visant la stabilité durable à l’Est du pays.
Mais pour Monsenepwo, cette justification ne tient pas. Il dénonce un acte de “haute trahison”, évoquant un parallèle fort : “Imagine-t-on un évêque ukrainien acceptant de l’argent de la Russie en pleine guerre ? Il serait immédiatement arrêté.” Cette coopération avec un État considéré comme hostile est, selon lui, non seulement immorale, mais aussi illégale.
Il s’appuie sur les articles 183 et 184 du Code pénal congolais, qui interdisent toute collaboration ou soutien à une puissance étrangère ennemie. Il exige ainsi des mesures fermes :
• L’ouverture d’une enquête judiciaire contre les responsables religieux impliqués.
• La suspension immédiate de toutes les activités internationales financées par des fonds extérieurs.
• Des poursuites judiciaires exemplaires pour affirmer la primauté de l’intérêt national.
• Une plainte diplomatique officielle adressée au Vatican pour dénoncer ces agissements.
“Ces prélats insultent le peuple congolais et bafouent les institutions légitimement établies par la nation”, déclare-t-il, ajoutant que leur comportement revient à “désacraliser” leur mission spirituelle.
Cette déclaration fracassante de Mgr Muteba a été faite lors d’une interview accordée au journaliste Stanys Bujakera, alors qu’il se trouvait en déplacement aux États-Unis — un contexte qui ne fait qu’accentuer les suspicions et l’indignation.
Jean Thierry Monsenepwo conclut sans ambiguïté : “Il est temps que la justice se saisisse de ce dossier avec la rigueur et le courage que la situation impose.”