Kinshasa, 14 avril 2025- La tribune d’Olivier Kamitatu, publiée vendredi dernier, continue de faire des vagues. En appelant à l’instauration d’une République fédérale du Congo, le directeur de cabinet de Moïse Katumbi a ouvert un débat sensible qui provoque de vives réactions au sein même de l’opposition congolaise.
Mike Isem, secrétaire national chargé des sports et loisirs de l’ECiDé, parti de Martin Fayulu, a vivement critiqué la sortie de Kamitatu. Selon lui, “la proposition d’une république fédérale, en ce moment où notre pays fait face à un complot international, est très dangereuse pour la survie de la nation. » Il met en garde : « L’instauration du fédéralisme actuellement conduira à coup sûr notre pays à la balkanisation.»
De son côté, Marie-Ange Mushebekwa, proche de l’ancien président Joseph Kabila, a elle aussi exprimé son désaccord, en défendant la forme actuelle de l’État. “À titre personnel, je m’y oppose”, a-t-elle déclaré, tout en reconnaissant que la Constitution actuelle repose sur un équilibre entre fédéralisme et unitarisme.
Rodrigue Ramazani Bekola, secrétaire général d’Envol, parti de Delly Sessanga, estime que cette proposition ne fait que renforcer les craintes d’un éclatement du pays. Pour lui, “ceux qui prônent un État fédéral en RDC oublient que le pays fonctionne déjà sous un régionalisme constitutionnel, véritable antichambre du fédéralisme.”
Il va plus loin en dénonçant l’échec des dirigeants à maîtriser la gestion décentralisée actuelle : “Avant de repenser l’architecture administrative du pays, il est impératif de réformer la culture politique, de renforcer la cohésion nationale, d’instaurer une gouvernance responsable et de rendre réellement fonctionnelle la décentralisation.”
Face à ces critiques, Kamitatu reste convaincu que le système centralisé a atteint ses limites, incapable de répondre efficacement aux défis du pays : mauvaise gestion des ressources, pauvreté persistante, conflits armés récurrents. Pour lui, seul un véritable fédéralisme permettrait de responsabiliser les provinces et de rapprocher le pouvoir du peuple.