Kinshasa, 16 avril 2025- Le territoire de Kalehe, au Sud-Kivu, vient de connaître un revirement militaire majeur. Après plus de deux jours de combats intenses, les éléments de l’AFC/M23 ont délogé les groupes de Wazalendo de plusieurs villages stratégiques, faisant basculer la zone sous leur contrôle. Des sources locales évoquent une offensive « fulgurante et coordonnée » des rebelles, qui aurait surpris les défenseurs.
“Des affrontements se sont poursuivis entre les rebelles de l’AFC-M23/RDF, avec plusieurs renforts, et les Wazalendo. Lemera, Bushaku 1 et 2, situés dans les groupements de Mubuku et Mbinga-Sud, chefferie de Buhavu, sont désormais sous le contrôle des éléments du M23”, confirme un habitant de Lemera, joint par téléphone. Ces localités, jadis bastion de résistance, sont désormais désertées par les miliciens Wazalendo.
La reprise de Kabamba, dans le territoire voisin de Kabare, vient renforcer l’impression d’un M23 en pleine montée en puissance. “Les affrontements se sont déroulés sur l’axe Mabingu–Cisheke, et ces villages ont été repris depuis lundi vers 15h. Les Wazalendo ont fui”, ajoute une source communautaire de Kabare. Cette percée traduit une stratégie de reconquête ciblée des positions tenues récemment par les milices locales.
Il y a tout juste une semaine, la tendance était pourtant inversée. Les coalitions Wazalendo avaient réussi à s’emparer de plusieurs entités dans ces zones, au prix de combats acharnés. Mais la contre-offensive rapide et structurée du M23 a visiblement inversé la donne sur le terrain.
Les habitants, pris entre deux feux, s’inquiètent de cette instabilité persistante. “Nous ne savons plus à qui faire confiance. Chaque jour, ce sont des coups de feu, des déplacements, des pillages. On vit dans la peur constante”, témoigne une mère de famille réfugiée à Kalehe-centre.
Sur le plan humanitaire, la situation reste préoccupante. Des centaines de civils fuient à nouveau vers les centres plus sécurisés, redoutant de nouveaux affrontements. Les autorités locales, quant à elles, peinent à rétablir l’ordre, laissant ces zones entre les mains de groupes armés en perpétuelle lutte pour le contrôle territorial.