Kinshasa, 16 avril 2025- Le fleuve Congo a de nouveau été le théâtre d’une tragédie mardi. Une baleinière baptisée HB Kokolo a pris feu dans la soirée, faisant plusieurs morts près de la localité de Nganda Kinshasa. Le bateau, en provenance du port de Bolenge et à destination du village de Ngbondo, transportait un nombre indéterminé de passagers. Le drame n’a laissé que désolation dans son sillage.
Ce nouvel incident relance le débat sur la sécurité du transport fluvial en RDC, à peine une semaine après un autre naufrage meurtrier, celui de la baleinière JADOS, qui a coûté la vie à plus de 50 personnes près de Mbandaka. “Deux drames dans la même région en quelques jours. Combien de vies faudra-t-il sacrifier avant des actions concrètes ?”, s’indigne Junior Bompongo, acteur politique local.
Le sénateur Jean-Paul Boketsu Bofili, élu de l’Équateur, parle d’un « nième naufrage » dans l’indifférence générale. Il n’a pas avancé de bilan précis, mais exprime son écœurement face à la répétition de ce qu’il qualifie de « catastrophes évitables ». Des sources locales évoquent plusieurs corps repêchés dans la nuit, sans confirmation officielle.
Pour Bompongo, le mal est systémique : surcharge chronique des embarcations, absence de gilets de sauvetage, quasi-inexistence de contrôles. Il va jusqu’à dénoncer une « complicité par abandon » des autorités, estimant que les promesses gouvernementales n’ont jamais été suivies d’effets tangibles.
Le silence des autorités locales renforce la colère des familles endeuillées. Jusqu’au matin du mercredi 16 avril, aucune réaction n’avait été enregistrée du côté du gouvernorat de l’Équateur, malgré les sollicitations de plusieurs médias, dont Radio Okapi. Une attitude perçue comme une forme de déni.
“Le fleuve Congo ne doit pas être un cimetière, mais un trait d’union entre les peuples”, martèle Bompongo. Face à la répétition des naufrages, les voix s’élèvent pour réclamer un plan d’urgence national, capable de réformer en profondeur les conditions de navigation sur ce fleuve qui reste vital pour des millions de Congolais.