Kinshasa, 18 avril 2025- Dans un geste diplomatique fort, l’administration Trump a décidé de faire pression sur Kigali. Massad Boulos, conseiller principal du président Donald Trump pour l’Afrique, a clairement exigé du Rwanda qu’il « cesse tout soutien au M23 » et qu’il « retire » ses troupes de l’Est de la RDC. Cette déclaration, faite à Washington le 17 avril lors d’un point de presse, marque un tournant dans l’implication américaine dans la crise sécuritaire qui secoue la région des Grands Lacs.
Ce durcissement de ton intervient peu après une tournée diplomatique de Boulos en Afrique centrale, au cours de laquelle il s’est entretenu avec les présidents Félix Tshisekedi à Kinshasa et Paul Kagame à Kigali. Ces rencontres ont permis de faire le point sur l’escalade militaire au Kivu, où les rebelles du M23, appuyés par le Rwanda selon plusieurs rapports, ont récemment pris le contrôle de Goma et Bukavu. L’émissaire américain n’a pas mâché ses mots : « Le conflit dure depuis trop longtemps, plus de 30 ans. Il est temps d’y mettre fin. »
Washington ne compte pas rester les bras croisés. Boulos a affirmé que l’administration Trump *« envisage tous les moyens économiques et diplomatiques » pour promouvoir la paix dans la région. Cette déclaration laisse présager des sanctions ciblées contre les hauts responsables rwandais, voire un durcissement de l’aide américaine au Rwanda, si Kigali ne change pas de cap.
Les États-Unis ont déjà amorcé une offensive diplomatique en sanctionnant certains dirigeants rwandais accusés de soutenir le M23. Cette initiative renforce la pression internationale exercée sur Kigali, déjà dans le viseur de plusieurs ONG et institutions multilatérales. Le message est clair : le temps de l’impunité touche à sa fin, et le soutien aux groupes armés ne saurait être toléré.
Dans le même temps, l’Union africaine tente de jouer les médiateurs. Le président togolais Faure Gnassingbé a été désigné début avril pour arbitrer le conflit entre la RDC et le Rwanda, sous l’égide de João Lourenço. Mais sur le terrain, la situation reste volatile. L’offensive éclair de janvier et février a permis aux rebelles de s’emparer de positions stratégiques, faisant craindre une nouvelle vague de violence.